L’Azerbaïdjan est un pays dont les dirigeants ont décidé qu’il compterait sur la scène internationale. S’il dispose de grands moyens économiques qui expliquent en bonne partie son incroyable développement, le tourisme est, depuis quelques années, mis sur le devant des priorités politiques.
En Azerbaïdjan, on ne fait pas les choses à moitié. Les autorités de l’Etat sud-caucasien veulent en faire un acteur majeur sur la scène mondiale ? Ils sont sur la bonne voie. Et pour ne rien laisser au hasard, Bakou, la capitale, entend développer tous les secteurs étatiques pour ce faire. Après l’indépendance énergétique et économique acquise en une dizaine d’années – grâce aux rentes pétrolières de l’Etat riche en hydrocarbures –, le gouvernement souhaite ainsi privilégier le tourisme. Et en faire une arme de découverte massive à destination des plus grandes puissances.
L’Azerbaïdjan est riche de sa culture diverse et variée
Car l’Azerbaïdjan, c’est avant tout un territoire et une culture. Littéralement perché – une moitié du pays est composé de plaine, l’autre considéré comme montagneuse –, situé aux confins de l’Anatolie et l’Asie centrale, le pays est bordé, à l’est par la Caspienne, au nord et à l’ouest par les chaines enneigées du Grand et du Petit Caucase. C’est, cependant, pour ses sous-sols que l’Azerbaïdjan intrigue et attise les convoitises, notamment depuis que l’homme a mis au point la technique du forage et commencé à y installer ses derricks. L’or noir, qui dort essentiellement sous la mer Caspienne, vaut d’ailleurs à l’Etat azéri son surnom de « Terre de feu ».
Réduire le plus grand des trois pays sud-caucasiens au pétrole serait toutefois injuste. Car au noir des gisements, il convient d’ajouter le vert des vignes et des cépages, qui produisent chaque année un vin – rouge ou blanc – d’une grande qualité, riche en alcool et sucré. Tandis que le littoral de la Caspienne renvoie aux hydrocarbures, les terres plus reculées et les plaines témoignent donc d’une viticulture azérie développée qui permet à l’Etat d’intégrer le cercle des producteurs du Vieux Monde.
Si cette facette de l’Azerbaïdjan est encore trop méconnue du grand public, le pays demeure fameux pour sa grande et riche culture, que les aléas de l’Histoire ont servi à diversifier, entre les apports ethnologiques perses, turcs et soviétiques. On pourrait également citer l’orientation très moderne empruntée par la capitale, Bakou, qui calque depuis quelques années son architecture sur les villes luxuriantes qui émergent des sables de la péninsule arabique – Dubaï en premier lieu.
« Le tourisme a le soutien total du gouvernement »
Les politiques ont rapidement pris conscience de la nécessité d’ériger une réelle politique touristique afin d’exporter plus facilement les richesses de l’Azerbaïdjan. 2011 est de ce point de vue à marquer d’une pierre blanche : déclarée « année du tourisme » par le président de la République, Ilham Aliyev, le pays enregistre plus de deux millions de touristes ; le chef de l’Etat affirmera en novembre que « le tourisme a le soutien total du gouvernement ». L’Azerbaïdjan renoue ainsi avec son passé de République socialiste soviétique la plus visitée, à l’époque où les centres naturels thermaux et les bords de la Caspienne faisaient la renommée de cette province.
Preuve que, depuis quelques années, le tourisme azéri se développe, de nombreuses organisation internationales abondent dans le sens du président Aliyev. David Scowsill, PDG du Conseil mondial du voyage et du tourisme, a par exemple déclaré que « l’importance du tourisme pour l’économie azerbaïdjanaise ne fait aucun doute. La contribution globale du secteur au PIB augmentera de 9,5 % par an dans les dix prochaines années. » Un chiffre qui peut, en partie, s’expliquer par l’organisation d’événements internationaux de plus en plus nombreux sur le sol azerbaïdjanais, comme le concours de l’Eurovision dans la capitale en 2012 et, cet été, des premiers Jeux européens de l’histoire, à Bakou également.
Cette exposition au monde incite les autorités azéries à moderniser les infrastructures et autres complexes hôteliers du pays. L’enjeu, pour les prochaines années, sera d’appliquer cette même politique aux régions plus reculées et moins accessibles, car montagneuses et sans aucune installation. Pourtant, la culture et la faune n’en sont pas moins admirables.
Anais Lailler