Le Caucase

Une première semaine de février sous tension dans le Caucase du Sud

Brève. Tandis que, chaque année, depuis l’instauration d’un cessez-le-feu en 1994 entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, le conflit larvé du Haut-Karabagh fait plusieurs morts, de part et d’autre, une vingtaine de pertes seraient à déplorer depuis le début de l’année 2015. Les violations de l’arrêt des combats sont légion, ce n’est une surprise pour personne ; pendant la première semaine de février, des rapports font ainsi état d’un réchauffement de la situation. Jeudi 5, des bombardements ont fait un mort, un sexagénaire du Tavush, un marz – région administrative – au nord-est de l’Arménie, à la frontière azerbaïdjanaise. La veille, mercredi 4 février, un résident de 85 ans du même district était blessé par une balle de sniper azérie. Les autorités arméniennes ont été les premières à réagir, afin d’informer notamment sur l’état de santé de l’octogénaire. Bakou n’a pas réagi aux propos du ministre arménien de la Défense.

Ces attaques isolées, apparemment sans fondement, font écho aux altercations entre forces armées azéries et arméniennes. Le 5 février, toujours, un soldat de la République indépendante du Haut-Karabagh ainsi qu’un soldat azerbaïdjanais sont morts après avoir essuyé des tirs d’artillerie. Si les pertes humaines sont le signe palpable des échauffourées le long de la frontière, les parties n’ont de cesse de rejeter la faute sur l’adversaire. Tandis que les forces armées haut-karabaghtsies accusent l’Azerbaïdjan d’avoir violé à pas moins de 1 200 reprises le cessez-le-feu, le ministre azerbaïdjanais de la Défense pointe du doigt les multiples bombardements qu’essuient ses troupes aux abords de la zone de tension. Sans intervention sérieuse de la communauté internationale – l’OSCE n’a qu’un rôle d’observateur –, le conflit, officiellement gelé, n’est pas près de s’atténuer.