Brève. Dans un récent article publié par le Financial Times, Ali Hasanov, le chef du département des affaires politiques et sociales de l’administration présidentielle azerbaïdjanaise, a déclaré son hostilité à la fourniture d’armes à l’Ukraine, dans le conflit qui l’oppose aux forces séparatistes prorusses. Ce proche du président Ilham Aliyev a rappelé que « l’Azerbaïdjan était en général opposée à la résolution des conflits par les armes » et qu’il y avait « des moyens plus efficaces, aujourd’hui, pour y mettre fin ». S’exprimant au nom du chef de l’Etat, M. Hasanov a estimé que le recours à la force armée dans de pareilles conditions menait inévitablement à la violation de la sécurité nationale et de la stabilité intérieure. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’Azerbaïdjan s’est jointe aux nations occidentales, l’an dernier à l’ONU, lorsqu’elles ont rejeté l’annexion de la Crimée par la Russie et réaffirmé l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
Cependant, malgré cet alignement pragmatique, l’Etat sud-caucasien se veut inféodé à aucune ligne de conduite, qu’elle soit occidentale ou russe, en l’occurrence. Les autorités de Bakou se sont ainsi émues de l’absence de réaction, de la part d’une communauté internationale pourtant prompte à dénoncer l’attitude du Kremlin en Ukraine, concernant l’occupation par l’Arménie des territoires azerbaïdjanais du Haut-Karabagh. Dans l’article publié par le quotidien britannique, Ali Hasanov parle de « double discours de l’Occident », qui emploie le terme « séparatiste » à propos de l’un des conflits, et qui reste muet au sujet de l’autre. Pourtant, d’après lui, les forces arméniennes tenteraient actuellement de « renforcer leurs positions », ce qui auraient d’ailleurs provoqué récemment une recrudescence des actes de violence. Chaque année depuis la signature du cessez-le-feu en 1994, entre vingt et trente soldats meurent de part et d’autre de la ligne de front ; une vingtaine de pertes seraient à déplorer depuis le 1er janvier 2015.