Brève. Jeudi 12 février, six hommes originaires de Tchétchénie – deux Français et quatre réfugiés –, interpelés quelques jours auparavant à Toulouse et à Albi, ont été mis en examen et écroués dans le cadre du démantèlement d’une filière djihadiste, venant ainsi clore une enquête ouverte par le parquet antiterroriste français en janvier 2014. Agés de 32 à 38 ans, ils sont soupçonnés d’avoir contribué à l’acheminement de candidats au djihad ainsi que d’une aide financière et logistique vers la Syrie. Tandis que des entreprises terroristes ont, par le passé, déjà été commises en France par des personnes originaires de cet Etat rattaché à la Fédération de Russie, les événements récents mettent en lumière la tentation d’une grande partie de cette population pour l’islamisme radical.
Certains analystes estiment qu’ils seraient ainsi quelque 1 500 Tchétchènes à combattre aux côté des djihadistes de l’Etat islamique, en Syrie essentiellement. Avant l’avénement du groupe islamiste d’Abou Bakr al-Baghdadi, certains combattants de l’Etat nord-caucasien avaient déjà prêté allégeance à al-Qaïda, au lendemain de la seconde guerre de Tchétchénie, en 2000. L’intérêt croissant de ces populations pour le djihad, serait donc autant motivé par la défense de l’islam que par une revanche à prendre contre la Russie, perçue comme un Etat colonisateur par la frange séparatiste de la population. « Une mouvance tchétchène est séduite par le discours djihadiste. Certains nourrissent une telle détestation de Vladimir Poutine et de la Russie que tous les ennemis de ce pays sont les bienvenus », estime Louis Caprioli, ancien sous-directeur en charge du terrorisme au sein de l’ex-DST.