Brève. Les actes de torture et autres moyens de pression physique sont encore pratique courante en Russie et, plus précisément, au Daguestan. L’organisation non gouvernementale internationale de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch (HRW), s’est ainsi alarmée, le 13 février dernier, du recours à ces méthodes dégradantes par des policiers de Makhatchkala, capitale de la République ciscaucasienne rattachée à la Russie. D’après le communiqué de presse de l’ONGI, Ganipa Akaev, habitant du Daguestan, aurait été battu et torturé dans l’un des postes de police de la capitale, trois jours plus tôt. Tandis qu’il réfutait avoir commis le vol dont il était accusé, « la torture et les coups ont continué pendant environ trois heures », selon l’organisation internationale. En le ramenant chez lui, les policiers ont également fait jouer la menace psychologique : « s’il se plaignait des actes subis, de la drogue serait cachée chez lui ; on l’accuserait alors de dealer et il serait emprisonné », déplore HRW.
Ces incidents interviennent alors que l’organisation a rendu compte récemment de l’état des droits de l’Homme en Russie en 2014. « L’autoritarisme est monté d’un cran », note Rachel Denber, directrice adjointe de HRW pour l’Europe et l’Asie centrale. Entre autres, les observateurs pointent du doigt les méthodes employées pour étouffer la rébellion islamique dans le nord du Caucase. La région, Daguestan et Tchétchénie en tête, est en proie, depuis des années, à des affrontements entre forces gouvernementales inféodées à Moscou et minorités séparatistes, très majoritairement adeptes d’un islam radical. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles de nombreux Tchétchènes partent faire le djihad en Syrie, alliée de la Russie.