Le Caucase

Un article du « Guardian » provoque un tollé en Azerbaïdjan

Brève. En publiant, début janvier, un article sur les plus beaux endroits touristiques de la planète pour les vacances 2015, les journalistes du quotidien britannique The Guardian ne se doutaient pas qu’ils réveilleraient de vieux démons sud-caucasiens. Le Haut-Karabagh, enclave territoriale située au sud-ouest de l’Azerbaïdjan et peuplée presque exclusivement d’Arméniens, y est certes perçu comme une région qui a beaucoup à offrir, en dépit des « escarmouches frontalières » et des disputes en cours pour le contrôle politique de celle-ci. Mais les autorités azerbaïdjanaises ont vivement critiqué la teneur du papier, qui laisse entendre que les terres haut-karabagtsies sont autonomes depuis la déclaration d’indépendance survenue en 1991. Pire, le journal britannique fait référence dans son article à une agence de voyage qui classe le territoire dans la section Arménie.

La promptitude et l’autorité avec lesquelles Bakou, la capitale azerbaïdjanaise, a répondu à cette « maladresse » témoignent du caractère éminemment sensible du dossier. Par la voix de son ambassadeur en poste à Londres, Tahir Taghizadeh, l’Azerbaïdjan a ainsi dénoncé un manque de respect pour les populations azéries tout en critiquant l’occupation arménienne de l’enclave. De son côté, Erevan argue de la présence majoritaire d’Arméniens – 80 % – pour justifier son contrôle. Le Groupe de Minsk – co-présidé par la France, les Etats-Unis et la Russie –, dépêché par l’OSCE en 1992 pour trouver une issue au conflit, est confronté aux multiples violations d’un cessez-le-feu instauré il y a plus de vingt ans.