Brève. Début février, au centre de la presse internationale à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, se tenait une table ronde dédiée au groupe de Minsk. Instance internationale mise en place par l’OSCE en 1992 et co-présidée par la France, les Etats-Unis et la Russie, ses membres tentent, depuis, de trouver une issue au conflit territorial du Haut-Karabagh. Tandis que Bakou accuse l’Arménie d’occuper illégalement ces terres – situées dans le sud-est de l’Azerbaïdjan –, Erevan, capitale arménienne, entend protéger ses ressortissants présents dans la région – soit 80 % de la population haut-karabaghtsie. Officiellement soumises à un cessez-le-feu – dont on a fêté en 2014 les vingt ans –, les forces arméniennes et azerbaïdjanaises qui se disputent le contrôle de cette enclave essuient pourtant chacune à leur tour des attaques régulières. Ainsi, depuis le début de l’année, les observateurs ont recensé une vingtaine de morts.
Afin de faire avancer et aboutir le processus de paix, les conférenciers – principalement des politologues – présents à la table ronde ont proposé d’ouvrir le siège de la co-présidence à la Turquie et à l’Allemagne. S’il s’agit pour l’instant d’une simple proposition dénuée de toutes conséquences politiques, elle apparait, pour deux raisons au moins, peu judicieuse. D’une part, le régime de Recep Tayyip Erdogan et celui du Président Aliyev n’ont jamais caché leurs accointances, ce qui pourrait jeter le doute sur l’impartialité d’un groupe de Minsk ainsi élargi. D’autant que, d’autre part, la Turquie et l’Arménie sont empêtrées dans des relations au mieux inamicales, sur fond de négation d’un génocide arménien maintenant centenaire. Cette année de commémoration doit amener, à ce titre, et alors que le conflit du Haut-Karabagh sera nécessairement mis en lumière, la communauté internationale à se pencher sérieusement sur le dossier.