Brève. Le conflit du Haut-Karabagh et, par extension, le climat délétère qui règne dans les relations entre Azerbaïdjanais et Arméniens, depuis plus de vingt ans, s’invitent en France. A l’occasion d’une conférence organisée à l’Assemblée nationale, mardi 24 février, par le Bureau français de la cause arménienne, deux jeunes Franco-azerbaïdjanais ont dû être évacués du palais Bourbon après avoir été pris à partie par des militants arméniens. La conférence, à laquelle Mirvari Fataliyeva et Vusal Huseynov étaient venus assister, se tenait à l’occasion du 25ème anniversaire des pogroms anti-arménien en Azerbaïdjan ; lorsque, à la fin de celle-ci, une minute de silence a été décrétée, ces derniers auraient refusé de se lever.
Comme souvent les versions diffèrent. Selon la Fédération révolutionnaire arménienne (FRA), les deux jeunes d’origine azérie ont « refusé de respecter la mémoire des victimes » et l’un d’eux aurait même commencé à agresser un représentant arménien. Pour l’ambassade azerbaïdjanaise en revanche, « les participants arméniens ont commencé à crier sur eux en leur réclamant de commémorer les pogroms », ainsi qu’elle l’a signifié au président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone. C’est en tout cas l’un des très rares cas de violence survenus au sein des murs du palais Bourbon, qui traduit parfaitement l’état des relations entre les autorités azéries et arméniennes depuis plus de vingt ans. Des relations à l’arrêt, dont la pierre d’achoppement demeure la mainmise arménienne sur les terres azerbaïdjanaises du Haut-Karabagh.