Un conflit, même ancien, n’est jamais très éloigné du présent. L’exercice de mémoire est précisément fait pour que les populations de demain se souviennent d’un fait contemporain, souvent tragique. C’est ainsi que, le 26 février 2015, l’Azerbaïdjan a commémoré le massacre de Khodjaly, perpétré par les forces arméniennes ce même jour de l’année 1992. La guerre battait alors son plein entre le plus grand des trois pays sud-caucasiens et son voisin arménien, au sujet de l’occupation des terres du Haut-Karabagh. Selon les chiffres officiels des autorités azerbaïdjanaises, le nombre de victimes s’élève à 613, dont 106 femmes et 83 enfants. Sans compter le nombre de personnes déplacées. « Une grande partie de la population… ont fui la ville à l’arrivée des troupes arméniennes », d’après l’organisation Human Rights Watch (HRW).
Si la commémoration du 26 février dernier permet donc de mettre en lumière cet événement tragique, « le plus grand massacre dans le conflit » selon HRW, l’actualité de la région caucasienne est suffisamment intense pour attirer l’attention. Malgré le cessez-le-feu signé en 1994 entre les parties azéries et arméniennes, des escarmouches diffuses dans le temps interviennent de part et d’autre de la ligne de front. Ainsi, depuis le début de l’année, plus de vingt morts ont été constatées. Et ce en dépit du travail du Groupe de Minsk, co-présidé par la France, les Etats-Unis et la Russie, qui œuvre pour la cessation des hostilités depuis 1992. A ce titre, l’emploi du terme « génocide » par Bakou pour décrire le massacre de Khodjaly, loin de faire consensus au sein de la société internationale – l’ONU ne l’a pas reconnu comme tel –, dérange du côté d’Erevan, où la commémoration du centenaire du génocide arménien aura lieu en avril prochain.