Le Caucase

Jeux européens de Bakou : J-100

Les premiers Jeux européens de l’histoire se tiendront du 12 au 28 juin à Bakou, en Azerbaïdjan. Le pays, qui vient d’obtenir le feu vert de la commission de coordination des comités olympiques européens, entend montrer sa capacité à organiser d’importantes manifestations sportives. Dans son viseur : celle des Jeux olympiques.

Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan, est à 100 jours de l’ouverture de « ses » Jeux européens (12-28 juin), les premiers de l’histoire. Si l’événement représente avant tout une aubaine sur le plan sportif – l’Europe organise ses propres jeux, comme le font l’Asie et l’Amérique –, c’est l’occasion pour le pays sud-caucasien de préparer comme il se doit l’organisation éventuelle des Jeux olympiques (JO). Cette ambition est clairement affichée par les autorités azéries, surtout depuis qu’elles ont échoué à obtenir celle des Jeux de 2016 et de 2020. La réussite du projet Bakou 2015 serait une ouverture non négligeable sur les JO de 2024. Et l’Azerbaïdjan a, semble-t-il, tout pour convaincre.

Un plan communication intensif

Mercredi 4 mars, Bakou célébrait le décompte des 100 jours précédant la tenue des Jeux. Certaines nations organisatrices sont obligées de travailler dans l’urgence, pendant ce laps de temps, voire d’empiéter sur le début de la compétition, afin de terminer quelque menues installations. Ce ne sera sans doute pas le cas de l’Azerbaïdjan. La commission chargée de coordonner les comités olympiques européens a récemment donné son feu vert : à un peu plus de trois mois de l’échéance, la capitale azerbaïdjanaise est fin prête. Et la première de souligner l’important travail réalisé du point de vue de la communication, les Jeux européens étant jusqu’à cet été une inconnue dans le monde du sport.

D’après William Louis-Marie, directeur de la communication de Bakou 2015, la compétition compte « une cinquantaine de pays où les Jeux européens bénéficieront d’une diffusion ». Un accord a par exemple été signé avec Universal Sports pour les Etats-Unis et le Canada, en plus des contrats de diffusion obtenus avec la Chine, le Maghreb et le Moyen-Orient. « Au total, plus de 150 millions de foyers en Europe auront accès aux compétitions » ajoute-t-il. Loin de rester sur ces acquis, à quelques mois de l’ouverture de l’événement, la cellule communication de Bakou 2015 continue sur sa lancée. Des interventions dans les médias auront lieu lorsque seront dévoilées les tenues des volontaires, les médailles et, évidemment, les tarifs des billets. A ce titre, si William Louis-Marie reconnaît que les tribunes des Jeux seront essentiellement ouvertes aux nationaux, « toutes les facilités seront faites pour permettre aux étrangers de venir à Bakou ».

Les Jeux européens : une première – générale ?

Une telle débauche d’activité – ou d’activisme – reflète parfaitement l’ambition de ce petit pays – un peu plus de 86 000 km² – qui souhaite, depuis qu’il a obtenu son indépendance de l’URSS, en 1991, jouer un rôle sur la scène internationale. Et quel meilleur moyen, pour ce faire, que la capacité à organiser un événement sportif majeur ? Evénement sportif qui vient d’ailleurs s’ajouter à d’autres manifestations dont l’Azerbaïdjan a obtenu l’organisation, comme un Grand Prix de Formule 1 à venir. Le badaud étranger s’apercevra ainsi, en arpentant les rues de la capitale, de la multitude d’infrastructures en construction, des hautes tours de verres aux complexes hôteliers, servant, ni plus ni moins, à vendre le pays au monde entier.

Sur un plan purement sportif, l’Azerbaïdjan entend prouver qu’elle est apte à organiser le graal de la compétition sportive. Bakou pourra compter sur l’expérience acquise lors des Jeux européens et, surtout, sur sa richesse souterraine. Le pays jouit d’importantes ressources pétrolières qui lui ont permis de se développer à une vitesse fulgurante jusqu’à présent. Les autorités azéries ont dès lors prévu un budget à hauteur de 1,25 milliards de dollars pour la compétition, qui permettra notamment de couvrir l’ensemble des lieux publics – parcs, stades, centres commerciaux – en Wi-Fi. De quoi servir les 6000 athlètes qui seront présents, mais également les habitants eux-mêmes.