Plusieurs projets de coopérations économiques viennent d’être entérinés entre la Chine et le Kazakhstan. De nombreux secteurs d’activités vont être stimulés : manufacture, industrie, chimie… Le but pour la Chine est non moins de peser de manière plus soutenue dans l’économie kazakh qui devrait s’en trouver à terme bonifiée.
L’annonce a été faite au terme d’une visite fin 2014 du premier ministre chinois Li Keqiang à Astana lors du Conseil des chefs de gouvernement de l’Organisation de coopération de Shanghai. Au total, un investissement de quelque 14 milliards de dollars est sur le point d’être lancé au Kazakhstan. Des secteurs stratégiques pour les deux pays comme celui de la manufacture ou encore de la construction et de l’énergie vont rapidement en bénéficier. Une nouvelle manne financière qui fait suite à un premier plan d’investissements de plus de 20 milliards de dollars.
Des joint-ventures dans de nombreux secteurs
Avec ce nouvel accord tant diplomatique qu’économique, l’idée est de créer de nombreuses joint-ventures unissant un investisseur chinois dans une entreprise kazakhe. Ce seront ainsi non moins de 20 projets communs qui vont être lancés dans un premier temps. Des entreprises et des structures qui opèrent sur de nombreuses branches de l’économie telles que la construction, le gaz, le pétrole, la manufacture, la chimie, le transport ou encore l’industrie sous toutes ses formes.
Car le Kazakhstan représente le premier pays de l’ancienne Union Soviétique en termes de recettes issues des investissements directs de la Chine à l’étranger. Et à vrai dire, elle n’entend pas céder sa place à la Russie qui pourtant lorgne de près sur le pays.
Derrière ce jeu d’influence, se trouve une autre vérité : la tentative de stopper le ralentissement économique de la Chine et du Kazakhstan. Le Kazakhstan a en effet été récemment impacté très négativement par la mauvaise situation économique russe, les prévisions de croissance étant passées de 5,1% à 1,5% à peine par an. Les exportations en fer en sont le parfait exemple : moins 40% en 1 an.
Le gouvernement kazakh a donc réagi en annonçant un vaste programme de relance économique via des coopérations plus soutenues et plus étendues entre entrepreneurs chinois et entreprises kazakhes.
Quelques inquiétudes demeurent pourtant
En trame de cette nouvelle phase du développement économique du Kazakhstan, quelques voix s’élèvent pour souligner les risques sinon les inquiétudes que ce nouveau plan d’investissements soulève.
Parmi les critiques les plus récurrentes dans l’opinion publique, le risque de voir les industries et les usines les plus polluantes de Chine s’implanter dans le pays. Le gouvernement chinois a par exemple annoncé la fermeture de toutes ses anciennes usines jugées obsolètes car faisant notamment peser de lourdes conséquences en termes de dégradation de l’environnement. Les observateurs estiment ainsi que celles-ci pourraient bien connaître une deuxième vie au Kazakhstan, avec là encore le risque certain d’engendrer une pollution environnementale importante.
Enfin, la montée d’un sentiment anti-Chinois dans le pays est un autre problème que pourrait soulever cette nouvelle entente. De nombreux Kazakhs ne voyant pas d’un très bon œil l’arrivée de nouveaux travailleurs-immigrants dans le pays.