Le leader de l’Ossétie du Sud séparatiste insiste sur la nécessité pour les habitants de la région à ne pas franchir la frontière pour se rendre dans les hôpitaux de Géorgie. D’importants efforts sont menés selon lui en termes d’infrastructure. Et seuls les cas les plus graves méritent de se rendre en Géorgie.
« Dans la plus grande majorité des cas, il n’y a jusqu’à présent pas de réel besoin pour les patients de se rendre dans le pays voisin ». C’est en ces termes que s’est exprimé Leonid Tibilov, leader d’Ossétie du Sud, à l’issu d’un meeting.
Ce n’est pas la première fois que le leader contesté par beaucoup fait une telle sortie au sujet du phénomène. En juillet 2013 déjà, il avait officiellement rappelé que les citoyens d’Ossétie du Sud étaient autorisés à recevoir des soins dans des hôpitaux géorgiens uniquement si leur condition de santé ne leur permettait pas un voyage jusqu’en Ossétie du Nord. Aussi, pour lui, le recours quasi systématique aux services de santé des hôpitaux de Géorgie s’oppose au décret précisant le cadre légal de telles interventions : cas urgent, gravissime ou condition de santé et physique du patient trop faible.
Petit bémol toutefois car le ministre de la santé de la région séparatiste, Grigory Kulidzhanov, modérait les propos de Tibilov en précisant que la plupart des citoyens d’Ossétie du Sud ignorent purement et simplement l’existence d’un tel décret.
Une offre alternative sur place
A travers ces déclarations, Tibilov entend démontrer à la scène internationale que l’Ossétie du Sud est capable de faire face aux problèmes de santé de sa population. Permettant par là d’affirmer un peu plus l’indépendance de la région vis à vis de ses pays voisins avec lesquels des tensions politiques et diplomatiques sont toujours en place.
« Nous devons développer nos propres centres médicaux tout en attirant des spécialistes. Nous sommes déjà en train de le faire, nous avons lancé la construction d’un centre médical moderne avec de l’équipement performant ». Avec une telle déclaration, Tibiliov encourage un peu plus encore les citoyens à rester en Ossétie du Sud pour leurs soins médicaux.
Le ministre de la santé Kulidzhanov argumente même que les nombreuses demandes de transfert pour la Géorgie en provenance des citoyens d’Ossétie du Sud sont faites en ignorant l’offre médicale locale. Car même si selon lui « Nous pouvons évidemment aider une personne pour une question de vie ou de mort en fermant les yeux sur les aspects politiques », il n’en demeure pas moins vrai que sa préférence va nettement en faveur de des hôpitaux russes ou situés en Ossétie du Nord.
Si les conflits entre la Géorgie et l’Ossétie du Sud étaient encore à ce jour sur des questions géopolitiques essentiellement, la question des soins et de la santé vient de s’inviter sur la table des griefs. Avec une intention très claire pour l’Ossétie du Sud d’affirmer sa capacité à assurer des soins médicaux de qualité en toute indépendance.