Le Caucase

Narcolepsie et hallucinations : Kalachi inquiète le Kazakhstan

Voilà maintenant plus de cinq années que le petit village de Kalachi, au nord du Kazakhstan, enregistre un nombre massif de cas de narcolepsie et d’hallucinations importantes de la part de ses habitants. Si plusieurs pistes sont étudiées pour expliquer ce phénomène inquiétant, le village a été évacué par mesure de précautions.

 

Au total, ce sont non moins d’une centaine d’habitants de ce petit village kazakh sur les 600 qui y sont dénombrés qui sont régulièrement victimes de narcolepsie profonde. Une version violente, forte et rapide et qui touche indifféremment hommes, femmes et enfants. Des populations qui se réveillent souvent quelques jours plus tard seulement dans un lit à l’hôpital. Et le phénomène va même plus loin car les plus jeunes patients, filles et garçons, sont également frappés d’impressionnantes hallucinations.

 

Décelé dès l’année 2010, le problème n’a à l’époque pas été jugulé ni compris d’ailleurs et continue toujours de faire des victimes. Rien qu’en septembre 2014, près de 10 élèves d’une même école se sont endormis au même moment en moins d’une heure à peine. Et d’autres sources rapportent même que plus d’une vingtaine d’adultes cette fois ont également sombré dans un sommeil profond en quelques heures seulement.

 

Une situation qui a nécessité le recours à de nombreux spécialistes : médecins, virologues et autres épidémiologistes venus du pays et de l’Europe entière afin de trouver une explication au phénomène. Des travaux et des études sans succès encore aujourd’hui.

 

 

De nombreuses pistes envisagées

 

Si aucune explication tangible et prouvée n’a été avancée à l’heure actuelle, de nombreuses pistes ont été successivement envisagées.

 

Ainsi, le gaz radon a dans un premier temps été désigné coupable. Ce gaz, émanant de l’exploitation des sites miniers d’uranium de la ville de Krasnogorsk, se serait volatilisé pour contaminer l’air de Kalachi situé à proximité. L’hypothèse a été par la suite balayée car la quantité de ce gaz fut jugée trop insuffisante pour expliquer l’ampleur du problème.

 

D’autres explications ont été avancées comme celle d’une intoxication au monoxyde de carbone. Encore une fois, la piste a été abandonnée, les taux de monoxyde de carbone enregistrés au domicile des patients n’étant pas assez importants pour être incriminés, selon la batterie de tests effectués.

 

Dès lors, il a fallu faire appel à la mémoire de certains spécialistes pour faire émerger une corrélation entre patrimoine génétique et les mystérieux cas enregistrés à Kalachi. En 2013, une famille espagnole avait connu de tels troubles de narcolepsie. Les nombreux examens avaient par la suite révélé une carence dans le patrimoine génétique des membres de la famille. La carence en orexine, un neurotransmetteur, en était à l’origine. Tous les membres de la famille souffrant de ce manque.

 

Le parallèle entre le cas de la famille espagnole et celui des familles du village de Kalachi est à ce jour la piste la plus sérieusement envisagée. Toutefois, elle n’explique pas intégralement le phénomène.

L’évacuation totale du village et les prochaines études permettront peut-être de faire toute la lumière sur ces étranges cas.