Ali Hasanov, conseiller du président et chef du département des questions politiques et sociales de l’administration présidentielle, a récemment multiplié les déclarations soutenant que les médias du pays sont libres. Ils n’ont même rien à envier à la liberté de ton des médias occidentaux.
Quoique peuvent en penser les pays d’Europe de l’Ouest, l’Azerbaïdjan est bel et bien un pays dans lequel la liberté d’expression des médias est totale. C’est en substance ce que martèle Ali Hasanov. « Il y a une vraie liberté d’expression, des médias indépendants et un accès internet libre en Azerbaïdjan, et tous les journalistes sont libres de collecter toute l’information nécessaire ». Une déclaration qui permet au pays d’affirmer sa liberté de ton et défendre l’aspect démocratique de son mode de fonctionnement. A qui s’adresse ce message ? A la communauté internationale à n’en point douter, médias occidentaux et diplomatie de l’ouest en tête.
Des déclarations qui interviennent dans le cadre d’une remise de prix du meilleur essai journalistique d’Azerbaïdjan. Une cérémonie soutenue et financée par ailleurs par la fondation d’Etat pour le développement des médias de masse.
Un plaidoyer engagé, une position affirmée
Hasanov défend ainsi fermement l’idée que, malgré les protestations de certaines élites de l’Ouest, les médias locaux sont totalement libres. Il en veut pour preuve que le pays n’a à ce jour aucun cas de censure, d’arrestation ou de poursuite de journaliste à son actif.
« Cependant, certains cercles ou organisations portent des accusations infondées sur le manque de liberté d’expression de médias azerbaïdjanais. » Une grave erreur selon lui, un manque criant de connaissance du contexte local.
Plus encore, Hasanov affirme même que les médias d’Azerbaïdjan dépassent les standards de liberté d’expression des pays de l’ex-Union soviétique et ont bien des points communs avec ceux des pays d’Europe de l’Ouest.
Un plaidoyer engagé dans lequel il défend fermement l’idée que le pays prône la transparence et l’indépendance idéologique. Avec comme conséquence bénéfique de contribuer au bon fonctionnement de la démocratie.
La responsabilité des médias d’Azerbaïdjan
Le deuxième grand axe de la position d’Hasanov est celui d’impliquer les journalistes de la presse écrite, radio ou TV. De leur faire passer le message qu’ils ont une grande responsabilité. Car qui de mieux placé selon lui pour porter la voix du pays sur l’arène internationale ? « Les journalistes sont d’une certaine manière la voix du pays et du peuple ».
Un point de vue dans lequel il fait également le parallèle entre un journaliste français et un journaliste azerbaïdjanais. En expliquant que chacun est le plus légitime pour relater les faits se déroulant dans son pays.
« De ce point de vue, bien sûr que les journalistes du pays ont une responsabilité. En ce sens, oui, nous avons certaines attentes vis à vis d’eux. » Lesquelles ? Hasanov se veut très clair sur point : l’objectivité, le patriotisme et la prise en considération des intérêts de l’Etat et de la Nation.
Sur ces deux derniers aspects, on peut logiquement pointer du doigt un certain paradoxe : liberté d’expression et patriotisme font-ils si bon ménage ?