Le Caucase

Le Kazakhstan organise des élections présidentielles anticipées

Originellement prévues pour la fin de l’année 2016, le pays vient de décider d’avancer la date des élections présidentielles qui se tiendront dorénavant le 26 Avril 2015. Son actuel président, Noursoultan Nazarbaev, en a lui-même fixé la date via un décret.

 

Arguant un menace importante en provenance des terroristes de l’Etat Islamique et d’Afghanistan couplée aux sanctions affligées aux russes qui mettent à mal l’équilibre du pays, Noursoultan Nazarbaev a donc décidé d’avancer les élections présidentielles. La plupart des observateurs internationaux estiment que la victoire, la quatrième si elle se confirme, est déjà gagnée d’avance.

 

D’autres candidatures sont attendues, même si la date officielle du dépôt de celles-ci est clôturée, soit le 15 mars. Autant dire que les prétendants ne se sont pas bousculés et que Noursoultan Nazarbaev devrait l’emporter haut la main.

 

Et si une telle décision a soudainement été prise c’est, selon le président kazakh, « dans l’intérêt du peuple et compte tenu de ses demandes ». Un président en poste depuis 1991 déjà et qui devrait selon toute logique s’imposer une nouvelle fois aux commandes du pays.

 

Une résolution votée courant février par les représentants de l’Assemblée des peuples du Kazakhstan, présidée par Nazarbaev lui-même, avait alors justifié une telle décision.

 

Le texte argumente que le pays se doit de « consolider la croissance économique, d’assurer la continuité des politiques » tout en étant en mesure de « garantir la réalisation du programme » [mené] surtout dans « un contexte de crise économique et de tensions internationales ».

 

Une élection anticipée placée sous le signe de la mobilisation

 

Si bon nombre de pays d’Europe occidentale estiment qu’une telle élection est une manière voilée pour Nazarbaev de conserver facilement son siège de président, d’autres voix la placent plutôt sous le signe de la lutte contre de nombreux risques.

 

Le Kazakhstan se trouve en effet directement impacté par la chute du prix du pétrole russe et par les sanctions occidentales affligées à son allié historique.

 

Et pour enfoncer encore un peu plus le clou, des journalistes et éditorialistes russes estiment même que le pays est en proie à de sérieux risques en termes de sécurité. L’Afghanistan et l’Etat Islamiste sont ainsi pointés du doigt, car ils font courir de graves risques de déstabilisation au sein du Kazakhstan.

 

Aussi, la réélection annoncée de l’actuel président kazakh s’inscrit pour beaucoup dans un vaste mouvement de « mobilisation » autour de son bilan, de son programme et des futures actions qu’il entend engager.

 

Arkadi Doubnov, spécialiste russe des questions d’Asie centrale avance même que “la préservation d’un régime politique stable dans le plus grand pays d’Asie centrale conviendra aux dirigeants du monde, en Occident comme en Orient”.

 

Un cas qui relève une fois de plus classique d’opposition de point de vue entre d’une part les pays d’Europe de l’Ouest qui prônent une alternance politique plus marquée et d’autre part des populations locales majoritairement derrière leur leader.