Encore un échec. Les discussions entre la Russie et la Géorgie, qui se tenaient à Genève sous la présidence de l’Union européenne (UE), de l’Organisation des Nations unies (ONU) et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), n’ont, une fois de plus, rien donné. Si ce n’est l’impression d’une situation à l’arrêt, dont l’issue favorable demeure plus qu’improbable. Les deux parties se réunissaient, comme depuis 2008 et la fin de la guerre en Ossétie du Sud, pour évoquer la zone de tensions autour de la frontière russo-géorgienne. Ce « 31ème round » était également l’occasion de faire un point sur la sécurité et l’humanitaire – l’aspect politique, avec la signature d’un quelconque accord entre Tbilissi et Moscou, n’étant pour l’instant même pas à l’ordre du jour. Malgré des discussions bilatérales entre les coprésidents et les deux parties, « les consultations ont montré des vues divergentes sur la situation, dont la signature d’un accord entre Moscou et Tskhinvali coïncidant avec le 31ème round des discussions de Genève », selon un communiqué de la troïka.
Vladimir Poutine a en effet conclu avec Leonid Tibilov, le président d’Ossétie du Sud, un accord sur « l’alliance et l’intégration » de la région séparatiste géorgienne, où Moscou dispose d’une réelle force armée depuis 2008. Cette action, aux airs de provocation, renvoie directement à l’accord signé entre le Kremlin et l’Abkhazie, autre région séparatiste géorgienne, en novembre 2014. A l’époque, Guiorgui Margvelachvili, le président de l’Etat sud-caucasien, avait estimé que « cet accord est un nouvel acte contre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Géorgie et menace les capacités défensives de notre pays. » Il a naturellement dénoncé la nouvelle entente entre Moscou et l’Ossétie du Sud, au même titre que l’UE : Federica Mogherini, chef de la diplomatie européenne, a déclaré que l’accord déstabiliserait à terme la région du Caucase.