Brève. Les tensions entre Tbilissi et Moscou ne sont pas près de s’estomper. Mercredi 18 mars, Leonid Tibilov, le dirigeant de l’Ossétie du Sud, petite région séparatiste géorgienne, a conclu un accord avec le Kremlin : en échange de quelque 15 millions d’euros alloués en 2016 par Moscou, Vladimir Poutine renforce directement sa présence – et sa mainmise – dans la région. La somme est loin d’être négligeable eu égard à la taille – 3 000 km carrés – et au nombre d’habitants – 50 000 – de l’Ossétie du Sud. Depuis la fin de la guerre en Géorgie, en 2008, où l’armée russe était intervenue en soutien aux indépendantistes, la Russie dispose de plusieurs milliers de soldats dans cette région nord-caucasienne en proie au séparatisme farouche des populations. En novembre 2014, le Kremlin avait déjà signé un accord avec l’Abkhazie, parcelle géorgienne qui réclame également son rattachement à Moscou.
Plusieurs dirigeants géorgiens ont dénoncé ce nouvel accord, perçu très clairement comme une provocation de la part du chef du Kremlin. Des voix à l’international s’en sont également fait l’écho : la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a pour sa part estimé que cette entente russo-ossète déstabiliserait à terme la situation géopolitique du Caucase, région qui apparaît plus que jamais comme le terrain de jeu d’un Vladimir Poutine désormais coutumier du fait. L’accord entre Moscou et Tskhinvali, la capitale de l’Ossétie du Sud, est intervenu un an jour pour jour après l’annexion de la Crimée par la Russie.