Les présidents des trois pays se sont rencontrés le 20 mars à Astana dans le cadre d’une réunion visant la promotion du commerce dans la zone UEE.
Au programme également, les difficultés économiques actuelles rencontrées dans la région. L’occasion de faire un point sur les prochaines étapes souhaitées pour l’Union Economique Eurasienne. Et pour Poutine de rappeler son désir de créer une union monétaire.
Avec la crise de la chute du prix du pétrole en Russie, c’est bien toute la région du Caucase qui connaît un certain ralentissement économique, le Kazakhstan en étant la parfaite illustration.
Dans ce contexte, la réunion du 20 mars entendait bien redistribuer les cartes en trouvant des voies de sorties de crise. C’est tout le sens des déclarations du président kazakh Nazarbaev : « La crise actuelle a été provoquée par la forte baisse des prix de l’énergie et des prix de nos produits. Pour cette raison, les recettes commerciales ont baissé dans l’EEU (..) Notre tâche désormais est de parvenir à des accords pour discuter de ces problèmes de manière efficace« .
Et le président kazakh voit même plus loin en projetant la zone dans un avenir à plus long terme, car selon lui toute l’année 2015 sera bien celle des défis « importants à relever ». Des défis et des difficultés qui pourront être dépassés via la mise en place de relations commerciales plus soutenues et plus systématiques entre les trois pays notamment. Nazarbaev estimant même qu’il est nécessaire de mettre en place une « coordination régulière et des réactions communes entre les membres de l’UEE ».
Signe d’une bonne entente entre les pays, Vladimir Poutine a fait écho aux déclarations du président kazakh, et souhaite placer l’UEE à un niveau supérieur de collaborations. Des collaborations et des échanges qu’il entend même intensifier : « Cette année, nous prévoyons de conclure plus de 100 accords importants, dont un nouveau code douanier, et un concept qui définit les règles d’un marché commun dans les sphères monétaires, financières et socio- économiques ».
Un mode de fonctionnement qui n’est pas sans présenter des similitudes avec le fonctionnement de l’Union Européenne. Une nouvelle zone économique qui pourrait également à terme être à la fois concurrente et également partenaire.
Une union monétaire à venir ?
L’union monétaire revient encore une fois sur la table des discussions. Car c’est une des grandes orientations stratégiques de Poutine pour toute la zone UEE.
La réunion du 20 mars a une nouvelle fois été l’occasion pour le président russe de se positionner très clairement en faveur d’une telle union. Il a ainsi très clairement invité les pays membres de l’UEE à mettre en place des discussions visant à la créer.
Car pour Poutine, à l’issue des discussions avec Nazarbaev et le président biélorusse Loukachenko, « L’heure est venue de commencer à réfléchir à la formation d’une union monétaire ».
Pour autant, l’appel du pied est resté sans réponse de la part du Kazakhstan et de la Biélorussie. Loukachenko préférant insister sur une union douanière et commerciale plutôt que sur l’aspect monétaire : « il est nécessaire de lever les barrières tarifaires au sein de l’EEU pour augmenter les recettes commerciales. Il sera plus facile d’augmenter les échanges commerciaux de cette manière. »
