Après de longues années fructueuses sur le plan de l’économie drainée par un tourisme florissant de la part d’une clientèle russe notamment, la Géorgie doit à présent se débattre. Le secteur est sinistré à cause de la crise russe actuelle et à cause également de celle en cours dans les pays voisins. Le symbole d’un pays en proie aux plus vives difficultés économiques.
« Il y a eu quelques signes de vie en Janvier, quand soudainement quelques touristes russes, ukrainiens et polonais sont arrivés, mais depuis c’est une catastrophe ». C’est en ces propos que s’exprime une commerçante géorgienne qui voit à présent ses ressources s’amenuiser. Car force est de constater que le tourisme est un secteur en pleine crise dans le pays. L’arbre qui cache la forêt à vrai dire. Un indicateur fiable de la santé, en l’occurrence mauvaise, de toute l’économie du pays.
Les montagnes, les forêts et les plages géorgiennes n’attirent plus autant les élites russes, ukrainiennes et polonaises qu’auparavant. Et les exportations du vin géorgien ne sont plus aussi prometteuses qu’il y a quelques décennies. La chute de la monnaie locale a pourtant tout pour attirer à nouveau une clientèle de touristes pour qui la destination devient de facto moins chère mais la baisse du cours du Lari n’est rien en comparaison avec la chute vertigineuse du rouble et la crise économique des pays voisins.
Certes le Lari a perdu 20% de sa valeur mais en Ukraine le Hryvna a chuté de 60% face au dollar et le rouble de presque 50%.
Une situation grave qui est doucement mais surement en train d’entraîner dans son sillon toute l’économie de Géorgie.
Des réactions de la population aux réactions en chaîne
Face à cette situation de crise, des manifestations se sont déroulées récemment à Tsibili, demandant le départ du gouvernement actuel et réclamant le retour du précédent.
Le partie en place actuellement étant jugé comme incapable de remédier à la situation.
Car pour Paata Sheshelidze, directeur de l’Institut de la Liberté Economique, la crise actuelle est due aux nouvelles restrictions, régulations et lois décidées par le gouvernement actuel qui freinent le développement du secteur privé.
Quant à la chute de la monnaie, elle est le fait d’une augmentation massive de la génération de monnaie pour couvrir les frais toujours grandissants des budgets ministériels.
La baisse du Lari rend d’une part les importations plus chères. D’autre part, elle n’a pas été suffisante pour suivre la baisse du rouble. Les exportations sont ainsi bien plus compliquées à écouler sur le marché russe, client primordial pour la Géorgie.
Et que dire de l’industrie viticole ? Le vin géorgien est pourtant de plus en plus réputé par des connaisseurs du monde entier. Mais il s’écoule principalement sur deux marchés phares : la Russie encore une fois et l’Ukraine. Au cours des mois précédents, la sentence a été sans appel : 85% d’exportations de vin en moins vers la Russie et 60% en moins vers l’Ukraine…
La Géorgie sera-t-elle en mesure de trouver les leviers lui permettant de faire face ou devra-t-elle espérer un renouveau de l’économie russe pour tirer son épingle du jeu ?