Le Caucase

Conflit du Haut-Karabagh : les raisons de l’enlisement

Le conflit opposant l’Azerbaïdjan à l’Arménie sur la ligne de front du Haut-Karabagh a connu un durcissement entre l’été 2014 et le début de l’année 2015. Pour autant, aucun camp ne semble réellement en mesure de prendre l’avantage sur l’autre. L’Arménie ne tient pas non plus à trouver une solution immédiate. Les raisons de l’enlisement du conflit.

 

Dans un excellent article publié sur le site de l’Iris, un journaliste détaille et reprend les grandes phases du conflit qui depuis de nombreuses années maintenant a causé la perte de nombre de forces militaires azerbaïdjanaises et arméniennes.

 

Un point de vue éclairé sur la réalité de ce combat qui est en train de s’enliser dans une guerre tiède dans laquelle aucun des deux camps n’a de réelles motivations quant à la prise de supériorité sur l’autre.

 

La première grande raison qui explique ce phénomène d’enlisement tient au fait que chaque pays pense que plus les mois et les années avancent, plus l’un des deux protagonistes va finir par s’essouffler sur la ligne de font, et laisser de facto l’avantage à l’autre. L’Arménie estime ainsi que l’Azerbaïdjan fera preuve à terme d’une certaine lassitude et l’Azerbaïdjan pour sa part voit les forces arméniennes quelque peu s’émousser avec le temps.

 

Et c’est sans compter sur le fait que le Sommet de Paris du 27 Octobre 2014, lancé sous l’impulsion de François Hollande, a été brisé avec les derniers événements dramatiques qui ont causé la mort de soldats azerbaïdjanais. Aussi, le pays ne souhaite pas baisser les armes si facilement.

 

L’Arménie a par ailleurs fait de ce conflit une lutte symbolique et idéologique. La population arménienne voit dans ces combats une sorte de prolongement des nombreuses luttes passées contre les Turcs, une bataille que les responsables politiques entretiennent, brandissant le drapeau de l’unité nationale.

 

 

Le poids de la Russie et la frilosité économique de l’Arménie

 

Analyser les raisons du tiédissement du conflit sans prendre en compte le poids de la Russie serait incomplet.

 

Car la Russie de Poutine n’a aucun intérêt immédiat à trouver une solution. Au contraire, laisser le conflit s’enliser de la sorte, par petits à-coups de rudes combats certes mais sans intensification majeure, lui permet de continuer de peser dans la région, de maintenir son influence.

 

L’Arménie, très proche économiquement et militairement de la Russie, est aussi un client de premier choix pour les armées de Poutine qui peuvent alors continuer à livrer des armes aux forces arméniennes.

 

 

Enfin, l’Arménie ne souhaite pas poursuivre d’intenses campagnes d’investissements sur le conflit. Du point de vue matériel ou humain, le pays ne peut ni ne veut s’engager dans un investissement trop conséquent. Aussi, le pays a également sur ce point tout intérêt à ce que le conflit tiédisse et reste à température.