Le Caucase

Arménie : Barrack Obama n’emploiera pas le terme de « génocide » lors des Commémorations

Pour les commémorations du génocide arménien auxquelles il participera, le Président des Etats-Unis n’utilisera pas le mot génocide. L’expression « atrocités de 1915″ est préférée.

 

 

En début de semaine dernière, le secrétaire général de la Maison Blanche Denis McDonough qui est également l’un des conseillers du Président, a rencontré les représentants de la communauté arménienne des USA. Le but de cette rencontre était d’échanger sur les atrocités de 1915. Un terme qui n’a pas manqué de les faire réagir, car les Arméniens parlent clairement pour leur part de génocide.

 

 

Pour autant, les Etats-Unis œuvrent bien pour la reconnaissance « pleine, franche et juste » de ce qu’ils ne veulent pas nommer génocide. Toutes les expressions sont donc bonnes pour éviter d’employer l’expression taboue, quitte à évoquer une « période horrible ».

 

Les commémorations du Centenaire du génocide arménien connaissent ainsi un épisode diplomatique singulier qui risque d’entacher les relations diplomatiques entre l’Arménie et les Etats-Unis. Car lors de la campagne présidentielle de 2008 qui l’a conduit au pouvoir, Obama avait bien parlé à l’époque de génocide pour décrire la massacre des 1,5 millions d’Arméniens par l’Empire Ottoman.

 

 

Washington œuvre cependant à une réconciliation

 

Si la Maison Blanche ne veut employer le terme de génocide, et donc quelque part reconnaître encore plus clairement le caractère planifié et organisé du massacre des Arméniens d’Anatolie, elle travaille cependant à l’amélioration des relations entre Ankara et Erevan.

 

C’est ce à quoi s’emploie activement Susan Rice, conseillère du Président des USA sur les questions de sécurité. Mardi 21 avril, elle s’est ainsi entretenue longuement avec le ministre turc des Affaires Etrangères, Mevlut Cavusoglu, en déplacement à Washington. Susan Rice a alors exhorté son homologue turc à « améliorer » le niveau des relations diplomatiques de la Turquie envers l’Arménie.

 

Lors de cette entrevue toujours, Susan Rice a également appelé la Turquie à ouvrir le dialogue et à assumer le rôle du pays dans ce qu’elle a qualifié à son tour d’« atrocités de 1915 ».

 

La tâche ne sera pas aisée pour la conseillère spéciale de la Maison Blanche car rappelons que la Turquie nie toujours formellement que l’Empire Ottoman ait organisé le massacre des Arméniens lors de la Première Guerre Mondiale.

De leur côté, les Arméniens continuent de répéter que 1,5 millions de leurs compatriotes ont été tués afin d’éliminer la totalité des Arméniens installés en Anatolie, soit l’actuelle partie est de la Turquie.

 

Rappelons également que si les Etats-Unis n’utilisent plus le terme de génocide, l’expression a bien été adoptée par nombre de nations telles que la Russie, la France ou encore l’Italie.