Noursoultan Nazarbaïev a été reconduit à la tête du pays pour un 5ième mandat en remportant les élections anticipées avec plus de 97% des voix. Une participation record de 95% a été enregistrée. Nazarbaïev est réélu dans un contexte relativement tendu pour le Kazakhstan. Le Chef de la Nation se devra de poursuivre la relance économique et de composer avec Moscou.
Une victoire sans réelle surprise pour Le Chef de la Nation qui va ainsi le mener à sa 30ième année consécutive aux commandes du pays. Il a donc plus que dominé le scrutin, ne laissant qu’à peine 3% des suffrages restants aux deux autres leaders de l’opposition Abelgazy Koussaïnov et Tourgoun Syzdykov.
Un taux de participation des plus élevés de 95% a permis à Nazarbaïev d’assoir la légitimité de sa réélection : «Ce taux de participation record a prouvé l’unité du peuple kazakh, son désir d’une vie stable et son soutien au programme que je lui avais présenté ». Et en vu de rassurer la communauté internationale sur le bon déroulé du scrutin, pays occidentaux en tête, Nazarbaïev avait mis en place un comité de surveillance composé de 1 000 observateurs internationaux.
Ce qui a certainement fait la différence dans l’élection du dimanche 26 avril aux yeux des électeurs et le pan économique du programme du président sortant, car comme l’explique un jeune étudiant de 21 ans « Je vais donner ma voix à mon président, il a un programme économique clair. Et les deux autres candidats parlent très peu d’économie ».
Quelques jours plus tard, soit le jeudi 29 avril, une cérémonie d’investiture s’est tenue à Astana la capitale. Nazarabïev y a prêté serment « Je jure solennellement de servir fidèlement le peuple du Kazakhstan, d’observer strictement la Constitution et les lois de la République du Kazakhstan, de garantir les droits et les libertés des citoyens, d’accomplir honnêtement les hauts devoirs du président de la République du Kazakhstan qui m’ont été confiés ».
Une élection sur fond de tensions économiques et politiques
Rappelons que Nazarbaïev a appelé à anticiper ces élections en Février en raison de la crise économique que le pays subissait de plein fouet. Des « difficultés » dues notamment à la chute du rouble russe et du cours du pétrole de son allié.
La zone de libre échange à laquelle sont intégrés la Russie et le Kazakhstan subissait de facto quelques revers économiques.
Nazarabïev a ainsi marqué sa volonté de continuer à mener une politique de développement économique intensive pour la pays, qui fait suite à un premier plan d’investissement étranger de quelques 200 millions de dollars US.
Une élection qui s’est également tenue sur fond de tensions politiques avec Moscou. Quoique proche et allié au sein de l’Union Economique Eurasienne, le Kazakhstan reste toutefois très sensible quant à la question de la crise entre l’Ukraine et la Russie.
Certains observateurs estiment même que Poutine semblerait bien compter sur les 30% de Russes installés au Kazakhstan pour faire tourner le vent en sa faveur en installant progressivement des hommes politiques kazakhs qui le soutiendrait dans ses décisions.