Le Caucase

Le rôle de Bakou dans la défaite de l’Allemagne nazie

Un récent documentaire fait la lumière sur la place cruciale qu’a tenu la capitale azerbaïdjanaise dans la défaite d’Hitler. Bakou ayant bien failli être rayée de la carte en raison de son pétrole qui attirait alors toutes les convoitises de l’Allemagne nazie.

 

 

Bakou, la capitale maintes fois menacée

 

A la fin du 19ième siècle, Bakou était reconnue comme étant une grande cité industrielle, scientifique et culturelle, qui lui a valu le surnom de Paris du Caucase.

Mais ses sous-sols renfermaient déjà une autre richesse : du pétrole en abondance. Dès lors, en 1847, la production s’est intensifiée à tel point que l’Azerbaïdjan est rapidement devenu le tout premier producteur mondial d’or noir avec 11 millions de tonnes par, soit 50% de la production totale mondiale.

 

Plus tard, dans les années proches de 1939, la capitale alimente l’Union Soviétique via notamment des pipelines qu’elle a été la première à mettre en place. Staline bénéficie ainsi d’une puissante réserve en carburant pour son armée, ses usines.

 

L’or noir de Bakou fait parler partout. A tel point qu’Hitler la jalouse et compte bien mettre la main sur ses puits et ses réserves pour répondre aux besoins grandissant de son armée qui peine à trouver suffisamment de carburant pour ses chars et autres avions de chasse.

 

Une première menace pèse sur la ville au début de la Deuxième Guerre Mondiale : être prise par les nazis voire réduite en cendres. Une menace à laquelle viendra s’ajouter une autre : celle des alliés.

 

Car la France et l’Angleterre ont également prévu en ultime recours de bombarder Bakou, si d’aventures ils n’arrivaient pas à juguler la progression de l’Allemagne qui s’est lancée dans des blitzkriegs notamment en Pologne.

La décision a ainsi été prise de « couper le robinet de Bakou », d’empêcher les nazis d’avoir la main mise sur le pétrole, si nécessaire à l’armée d’Hitler. Une date ayant même été programmée, le 30 juin 1940.

 

 

Bakou la résistante, Bakou l’alliée

 

Durant les attaques suivantes de l’armée nazie en Belgique, Hollande et en France, seule la Grande Bretagne résiste. En 1941, Hitler apprend qu’il n’aura plus assez de pétrole pour continuer la guerre. Il décide alors d’aller se servir directement à Bakou mais pour y parvenir, il devra au préalable faire tomber Stalingrad et l’Armée Rouge.

 

Et c’est là que Bakou tient toute sa place dans la défaite de l’Allemagne d’Hitler. Car à compter de cette période, la capitale azerbaïdjanaise n’aura de cesse de livrer du pétrole à l’Armée Rouge coute que coute. Staline résiste, et ce grâce au pétrole de Bakou qui lui permet d’alimenter ses chars et avions et de faire face aux nazis qui commencent à manquer cruellement de carburant.

La production en or noir azéri explose entre 1941 et 1944 pour afficher une production totale record de 23 millions de tonnes. Record historique.

 

Baïbakov, un Azerbaïdjanais natif de Bakou engagé dans l’Armée Rouge est envoyé sur place par Staline.

Il met en place d’une part un sabotage de certains puits pour condamner leur accès en cas de prise de la capitale tandis que d’autres seront démontés pour être remontés plus au nord de l’actuelle Russie.

 

L’Azerbaïdjan a par ailleurs considérablement aidé les troupes américaines et anglaises en approvisionnant en carburant leurs chars sur les lignes proches de Stalingrad.

 

Et c’est sans compter également sur les 700 000 azerbaïdjanais qui seront envoyés sur la ligne de front, pour soutenir leur camarades, soit 25% de la population totale.

 

Une aide humaine et logistique qui a permis à l’Union Soviétique de repousser un des chefs de guerre d’Hitler, Paulus, qui se fera constituer prisonnier en janvier 1943.

 

Bakou est alors sauve, au prix de pertes humaines importantes et en ayant offert tout le pétrole nécessaire aux luttes armées.