Le Caucase

Le Sommet de Riga dans un contexte singulier

Réunissant des pays d’Europe orientale et du Caucase, le Partenariat Oriental a pour vocation de créer des liens politiques et économiques avec l’UE. Le Sommet de Riga en Lettonie sera l’occasion de réunir les deux parties pour la toute première fois. Mais dans un contexte singulier voire diplomatiquement tendu. L’Azerbaïdjan et la Russie ont en effet fait entendre leur voix.

 

Les 21 et 22 mai prochains à Riga la capitale de Lettonie, se tiendra donc pour la toute première fois un sommet réunissant les 28 pays membres de l’Union Européenne avec les nations du Partenariat Oriental: Azerbaïdjan, Géorgie, Arménie, Biélorussie, Moldavie et Ukraine.

 

Pour rappel, le Partenariat Oriental est un programme initié en 2009 lors du Sommet de Prague. Son but n’est pas tant de prévoir une adhésion de ces pays à l’Union Européenne mais d’établir des relations politiques et économiques étroites et constructives. De créer des conditions satisfaisantes visant à insuffler une dynamique et des échanges bilatéraux de qualité.

 

Mais à l’approche de cette toute première réunion du genre, l’horizon semble s’être déjà quelque peu obscurci.

 

Le premier pays a avoir fait parler de lui est la Russie. Pour le pouvoir politique russe, le prochain Sommet de Riga sera clairement et intentionnellement anti-Russe.

La pays s’est ainsi exprimé par la voix du porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères, Alexandre Loukachevitch.

 

Ce dernier estime ainsi que le Sommet de Riga sera orienté contre la Russie, que les mesures qui y seront négociées iront contre les intérêts de son pays. Et qu’en conséquence, Moscou y « réagirait avec fermeté« .

 

Pour autant, le pouvoir politique russe reste vague sur les mesures décriées comme étant anti-russes même si il est clair pour la plupart des analystes que la crise avec l’Ukraine (pays membre du Partenariat Oriental) ainsi que celle du gaz semblent être deux thématiques qui seront abordées lors des rondes de discussions.

 

 

L’Azerbaïdjan attend un geste diplomatique fort de l’UE

 

Deuxième couac en vue : l’Azerbaïdjan ne veut pas signer l’accord d’association avec l’Union Européenne tant que celle-ci ne fera pas un geste fort quant au conflit avec l’Arménie.

 

La puissante nation du Caucase a fait connaître ses intentions via le vice-président du Mili Majilis (Parlement d’Azerbaïdjan) Valekh Aleskerov. En cause, le non-respect de son intégralité territoriale dans la crise majeure qui l’oppose avec l’Arménie sur les lignes de front du Haut-Karabagh.

 

« Nous exigeons qu’on nous traite en partenaires égaux en droits. Pas autrement. Nous n’en avons guère besoin (…) On dit que l’Azerbaïdjan ne veut pas signer l’accord d’association avec l’Union européenne. C’est vrai. Dès le début, l’Azerbaïdjan réclame la reconnaissance de son intégrité territoriale. C’est seulement après cela que la base dudit accord pourrait être jetée. Néanmoins, l’UE ne le fait toujours pas. Aussi, l’Azerbaïdjan ne signera-t-il pas cet accord » a-t-il déclaré.

 

 

 

Un premier sommet qui s’annonce déjà tendu au niveau diplomatique. Mais ces déclarations permettront certainement d’aborder les sujets essentiels, ceux qui fâchent également, afin de trouver des voies de résolution satisfaisant chaque partie.