Le Caucase

Géorgie : le pays se tourne vers la Russie

Après avoir rencontré quelques déceptions majeures dans ses relations avec l’Union Européenne, la Géorgie envisage plus que sérieusement de normaliser et d’accélérer ses collaborations avec Moscou.

 

La nouvelle provient du on ne peut plus sérieux journal le Financial Times. En cause : deux déceptions de taille pour le peuple géorgien. Car lors du sommet de l’OTAN qui s’est tenu en septembre 2014 à Cardiff au Pays de Galle, aucune proposition d’adhésion à l’Union Européenne n’a été faite à la Géorgie qui l’attendait pourtant non sans une certaine impatience.

Première déception et non des moindres, mais pas la seule.

 

La dernière en date provient du refus de la Commission Européenne de faire bénéficier le pays d’une levée de visa.

En clair, les Géorgiens devront toujours faire la demande d’un tel document (dont l’usage est limité dans le temps) pour avoir la possibilité de se rendre dans l’un des 28 pays membres de l’Union Européenne.

 

Une deuxième déception qui intervient à quelques jours à peine du Sommet de Riga, réunissant les 28 membres de l’UE avec les nations du Partenariat Oriental, auquel appartient la Géorgie.

 

Ces éléments cumulés sur un laps de temps assez court finissent par provoquer une réelle lassitude du peuple géorgien à l’égard de l’Union Européenne envers qui il attendait beaucoup.

 

 

Vers un rapprochement avec la Russie

 

Un récent sondage mené par l’Institut national démocratique pour les Affaires Internationales des Etats-Unis (NDI) va d’ailleurs dans ce sens. En 2015, plus de 31% des Géorgiens souhaitent que leur pays rejoigne à présent l’Union Eurasiatique, soit plus du double qu’il y a un an.

 

Pour rappel, l’Union Eurasiatique est un espace de libre-échanges qui réunit la Russie, le Kazakhstan, la Biélorusse, l’Arménie et le Kirghizstan.

 

Plus encore, le récent conflit entre la Russie et l’Ukraine plaide en faveur de Moscou aux yeux de la Géorgie, Poutine faisant figure d’homme fort de la région. Un analyste politique géorgien apporte un éclairage intéressant sur le sujet : « de nombreux Géorgiens considèrent l’Europe comme faible et indécise. Quant à Poutine, il donne l’impression d’être un homme fort qui parvient toujours à ses fins. Alors, les gens se demandent : l’Europe, quels avantages peut-elle nous offrir? N’est-il pas idiot de résister tellement à la Russie? »

 

Dans cette même analyse, le Financial Times rappelle que la volonté de relancer les bonnes relations avec Moscou date déjà des élections législatives de 2012.

D’autre part, Moscou ayant levé l’embargo sur les importations géorgiennes, le monde agricole de Géorgie voit désormais en la Russie un marché bien plus porteur que celui de l’Union Européenne.

 

Enfin, de nombreux mouvements politiques pro-russes ont vu le jour dans le pays ces dernières années, dont un au nom particulièrement significatif d’une volonté de rapprochement : le Choix eurasiatique de la Géorgie.