Le sénateur français et Président du Groupe d’amitié France-Caucase André Reichardt interpelle Laurent Fabius au sujet de la visite du représentant du régime séparatiste du Haut-Karabakh.
3 jours qui créent la polémique
Le représentant du régime séparatiste du Haut-Karabakh, Bako Sahakian était en voyage en France pour une visite officielle les 17, 18 et 19 mai. Un séjour qui a déclenché une controverse féroce au sein du Groupe d’amitié France-Caucase.
Le sénateur français André Reichardt, qui préside également au Sénat ce groupe interparlementaire, n’a pas hésité à écrire un courrier directement adressé au ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, ainsi qu’à la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, en qualifiant cette visite « d’incident diplomatique grave affectant les intérêts des pays ».
L’ancien président du conseil régional d’Alsace en appelle aux devoirs de la France qui copréside le Groupe de Minsk de l’OSCE, une organisation dont l’objectif est de régler le conflit opposant l’Arménie à l’Azerbaïdjan. Pour Reichardt « La France a toujours reconnu l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan et a exigé la cessation de l’occupation arménienne », c’est en cela que la visite de Sahakian en France envoie un signal contradictoire aux Azerbaïdjanais et à la communauté internationale dont les répercussions pourraient endommager gravement les relations franco-azerbaïdjanaises.
Vers la naissance d’un sentiment anti-français ?
Recevoir en France le président du régime séparatiste du Haut-Karabkah démontre une certaine approbation par le gouvernement Hollande de la situation conflictuelle qui règne en Azerbaïdjan depuis de nombreuses années. L’Arménie continue d’occuper illégalement 20 % des territoires du pays dirigé par Ilham Aliyev et sept districts alentours. Une occupation illégale qui demeure aujourd’hui non reconnue internationalement.
L’accueil de Bako Sahakian sur le territoire français risque logiquement de participer à l’apparition d’un sentiment anti-français en Azerbaïdjan, un sentiment qui pourrait détériorer les relations entre les deux pays.
Ce faux-pas pourrait alors priver la France de nombreuses opportunités d’affaires, l’Azerbaïdjan étant un pays en pleine croissance économique et dont le rayonnement à l’international ne cesse de s’agrandir. Pour preuve, l’organisation ce mois-ci des premiers Jeux européens à Bakou, événement sportif à la visibilité mondiale qui donne à l’Azerbaïdjan une formidable vitrine.