Le projet de création d’une ligne de chemin de fer reliant l’Arménie à l’Iran semble marquer un coup d’arrêt, d’après les déclarations du chef du réseau ferroviaire de la Russie, impliqué dans le projet depuis son origine. Dubaï et la Chine avaient également participé à cette ambitieuse infrastructure qui visait non moins qu’un soutien au développement économique de l’Arménie.
Proche de Vladimir Poutine, Vladimir Yakounine a indiqué à la principale agence de presse d’Arménie que le projet de création de ligne de chemin de fer – estimé à quelques 3 milliards de dollars – n’était ni viable, ni rentable et qu’il conduirait les investissements droit dans le mur.
Un projet en dent de scie donc qui avait pourtant bien voire très bien débuté. Il y a trois ans à peine, le même Yakounine déclarait lors d’une visite en Arménie que la création de la ligne de voie ferrée était des plus judicieuses, car elle était par nature rentable et viable. L’Arménie ayant déclaré que la participation d’entreprises russes pour le financement des travaux était particulièrement bienvenue.
Plus encore, le gouvernement arménien avait par la voix du Président Serge Sarkissian commandé une étude de faisabilité à la société chinoise China Communications Construction Company. Une analyse faisant ressortir le caractère porteur du projet.
Une autre étude avait également été réalisée par une compagnie dubaïote cette fois, Rasia. A son issue, l’Arménie avait alors accordé une concession de 30 années à la société pour la construction de 305 km de voies ferrées. Rasia avait même noué des relations commerciales avec des entreprises chinoises afin de participer au projet.
Et l’Arménie comme l’Iran avaient par le passé (en 2009) trouvé un accord pour lancer la construction de la ligne de chemin de fer. Seulement, en manque de fonds nécessaires, l’Arménie avait alors fait savoir que la ligne de chemin de fer demandait le recours à des investissements étrangers : Russie, Chine et Emirat de Dubaï.
Un coup de frein au développement économique arménien ?
Voilà ce qui semble être un sérieux coup d’arrêt pour l’Arménie qui voyait dans cette liaison ferrée une manière de participer au développement économique du pays en créant une infrastructure permettant de relier l’Arménie à la zone économique de la Route de la Soie.
Car avec une telle infrastructure, les liaisons entre l’Arménie et l’Iran pouvait être stimulées, les livraisons de marchandises dans les deux sens facilitées, les coûts et les délais réduits par nature.
A travers cette ligne de chemin de fer, c’est bel et bien l’intégration de l’Arménie à la zone économique de la Route de la Soie qui pourrait être remise en cause. Pour rappel, la zone économique de la Route de la Soie est un vaste plan initié par Pékin dont le but est de créer un espace de développement économique reliant la région Asie-Pacifique et une partie de l’Europe, Caucase et Arménie inclus.
Mais si les déclarations récentes de Yakounine ont jeté un froid sur le lancement du projet de voie ferré, nul doute que le gouvernement arménien relancera les discussions et négociations à ce sujet.