L’Azerbaïdjan accueille à partir du 12 Juin les premiers jeux européens : 6 500 athlètes dont 259 Françaises et Français vont prendre possession de Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan, pour la première édition de cet événement continental. En 17 jours de compétition, 253 épreuves seront disputées et une qualification olympique peut être acquise dans 12 des 20 sports inscrits au programme.
L’Azerbaïdjan, passionnant pays du Caucase encore trop méconnu en France, a organisé ces jeux dans un temps record, faisant ainsi la preuve de son volontarisme et de son efficacité. C’est pour lui l’occasion de faire la démonstration de son savoir faire et de sa capacité à compter sur le plan européen. Pour nous qui connaissons et apprécions l’Azerbaïdjan, ça n’est pas une surprise. Pour qui va le découvrir en suivant les compétitions sportives c’est le moment de s’intéresser à un pays qui en vaut la peine.
L’Azerbaïdjan, c’est d’abord une nation farouchement attachée à son indépendance malgré la pression de ses puissants voisins iraniens et russes et l’occupation du cinquième de son territoire du Haut Karabakh par l’Arménie malgré les condamnations répétées de l’ONU. C’est aussi un pays exemplaire en matière de laïcité et de tolérance. Il est très rare à notre époque de trouver une société à forte majorité musulmane, chiite et sunnite, où vivent également ensemble et harmonieusement juifs et chrétiens, dans un respect mutuel et où le droit de vote des femmes date de 1918.
C’est enfin un Etat qui sait épouser l’avenir sur le plan économique en utilisant à bon escient ses richesses énergétiques sans perdre ses valeurs et ses traditions culturelles dont Bakou est un exemple caractéristique. Certes, tout n’est pas parfait en Azerbaidjan. Le conflit du Haut-Karabakh avec près d’un million de réfugiés et ses tensions régulières et meurtrières est une plaie vive pour le peuple azerbaïdjanais et les solutions internationales tardent à venir. La démocratie n’a pas atteint sa vitesse de croisière et elle suscite les critiques récurrentes des donneurs de leçon qui oublient que le régime azerbaïdjanais n’a que 23 ans d’existence alors qu’il a fallu à la France près de 90 ans pour stabiliser ses institutions démocratiques.
La France compte une importante diaspora arménienne, souvent plus prompte à utiliser le confort national pour s’en prendre à l’Azerbaïdjan plutôt que de chercher à améliorer la vie de ses compatriotes sur le sol arménien en contribuant au dialogue indispensable à une paix juste génératrice de prospérité. Autant d’obstacles à surmonter pour cette nation fière et courageuse profondément attachée à la France et qui mérite notre intérêt, notre considération et notre affection.
Par Jean-François Mancel, Député, Président de l’Association des Amis de l’Azerbaïdjan.