Les récentes manifestations du peuple arménien dans les rues d’Erevan prennent de plus en plus d’ampleur. Début juillet, les manifestants ont posé un ultimatum au gouvernement. L’étau se resserre autour du pouvoir arménien qui semble ni prendre la pleine mesure de la situation ni envoyer de réels messages d’apaisement.
Les 4 000 personnes – voire plus – comptabilisées dans les manifestations qui secouent depuis fin juin les rues d’Erevan la capitale sont passées à une étape supérieure dans l’expression de leur profond mécontentement. Ils viennent en effet d’adresser un ultimatum en bonne et due forme aux dirigeants politiques d’Arménie.
David Sanasaryan, le leader des manifestations a ainsi très clairement exprimé les intentions du peuple arménien : « Si avant 21 heures lundi prochain, au moins l’une de nos revendications n’est pas accomplie, nous commencerons notre action de pas en avant : nous approcherons nos barricades jusqu’au palais présidentiel un peu plus chaque jour ». Un message des plus limpides qui démontre un profond rejet de la politique menée actuellement et qui en dit long sur les intentions des manifestants.
Au rang des revendications, figurent trois principales attentes : l’abandon de la hausse de 16% du prix de l’électricité et la diminution progressive des tarifs pratiqués jusqu’à présent etla sanction des agents de police ayant dispersé la foule à l’aide de canons à eau.
Pour rappel, ce qui avait fait descendre plusieurs milliers d’Arméniens dans les rues était l’annonce d’une hausse brutale du tarif de l’électricité. Des manifestations s’en étaient alors suivies et la seule réponse du gouvernement fut de disperser les personnes de façon brutale.
Quelle suite pour le pays ?
Le gouvernement arménien ne peut plus désormais rester sans rien faire, de crainte d’une part de voir la situation dégénérer et de crainte également de perdre toute crédibilité sur la scène internationale.
On sait que l’économie locale et donc les populations souffrent. Aussi, cette hausse drastique dans le coût de la vie est-elle devenue simplement inconcevable et inacceptable pour les Arméniens.
Alors, quelle sera la réponse du gouvernement ? Laisser la rue s’enflammer au risque de heurts violents, d’une déstabilisation politique ? Faire un demi-tour à 180° au risque là encore de perdre toute crédibilité ?
Toujours est-il que le manque de communication du pouvoir en place ne plaide pas en sa faveur, se laissant malmené par un noyau de manifestants lui posant un ultimatum.
Reste donc à présent à savoir quelle sera la suite pour l’Arménie qui devra de toute façon trouver par la voie de la raison un chemin vers un retour au calme.