Le Caucase

Le Caucase, futur route énergétique de l’Europe

Avec la levée imminente des sanctions infligées à l’Iran, le Caucase semble en passe de s’imposer comme un carrefour énergétique pour l’Europe avec en première ligne l’Azerbaïdjan, l’Arménie et la Géorgie. Une situation qui va permettre à chaque partie d’en retirer un précieux bénéfice.

 

Les pays du groupe dit du P51 (Etats-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne, Allemagne et France ) ont signé le 14 juillet 2015 la levée des sanctions internationales infligées à l’Iran en raison de l’accord trouvé. Un accord qui prévoit notamment le dégel des avoirs iraniens pour plus de 100 milliards de dollars en échange au renoncement pour le pays de fabriquer la bombe nucléaire. Avec une telle levée des sanctions accordées par l’Union Européenne, les Etats-Unis et les Nations-Unies, l’Iran va ainsi voir des investisseurs étrangers faire leur retour dans le pays, avoir accès à nouveau au système bancaire international et relancer ses exportations. Et c’est sur ce dernier point que le Caucase et l’Europe y trouveront leur compte. Car l’Iran est assis sur une quantité impressionnante pour ne pas dire colossale d’hydrocarbures : il représente la quatrième plus grosse réserve mondiale de pétrole et la deuxième plus importante réserve de gaz naturel au monde.

 

Le pétrole et le gaz sont autant de ressources énergétiques qui focalisent l’attention de la communauté internationale tant les besoins sont grandissants, tant les recherches de nouvelles sources d’approvisionnement sont importantes et tant une plus grande indépendance énergétique est recherchée.

 

L’Azerbaïdjan, l’Arménie et la Géorgie en première ligne

 

Dans ce contexte, l’Azerbaïdjan, l’Arménie et la Géorgie sont en passe de devenir le carrefour énergétique de l’Europe permettant de faire transiter le pétrole et le gaz iranien vers les pays d’Europe. Car si l’Iran dispose de quantités massives d’or noir et de gaz naturel, le pays semble bien ne pas pouvoir se passer des infrastructures et autres pipelines de transport de ses ressources vers ses futurs clients comme la France, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie ou encore l’Espagne.

 

Deux routes de premier choix s’offriront sous peu à l’Iran pour vendre son gaz et son pétrole : Arménie-Géorgie-Mer Noire ou Azerbaïdjan-Géorgie-Mer Noire. Et ce en utilisant donc les infrastructures en place ou en voie de construction. Car en Iran, les installations sont trop datées pour pouvoir être employées dans le court terme, aussi ces trois pays du Caucase semblent bien être la solution de premier plan.

 

Avec une telle situation qui se dessine, le Caucase comme l’Europe en ressortiront gagnants. Pour l’Europe, cela permettrait de diversifier ses sources d’approvisionnements pour plus d’indépendance vis-à-vis du gaz russe notamment, et de bénéficier de stocks conséquents et réguliers.

Pour le Caucase, l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie s’imposeraient alors progressivement comme un carrefour énergétique de tout premier ordre pour l’Europe, retirant ainsi de précieux bénéfices tant financiers que politiques et géostratégiques.