Le Caucase

L’Europe ne ferme pas la porte à l’Arménie

Malgré la récente adhésion de l’Arménie à l’Union Economique Eurasiatique, l’Union Européenne reste encline à trouver un accord de coopération et de rapprochement avec le pays du Caucase comme elle l’avait initié jusqu’à il y a peu. Une volonté commune tant de l’Arménie que des dirigeants du Conseil européen qui ne mettrait pas en porte-à-faux Erevan et lui permettrait même de faire progresser le pays.

 

S’exprimant par la voix de Donald Tusk, le président du Conseil Européen en visite a Erevan la capitale d’Arménie en ce début de semaine, l’Union Européenne reste tout à fait intéressée par une renforcement net et marqué de la coopération avec l’Arménie. C’est en substance le message adressé par l’UE à Erevan, lors d’une conférence de presse commune menée par Donald Tusk pour l’UE et le premier ministre arménien Serge Sarkissian.

 

Car si l’Union Européenne déclare qu’elle « respecte pleinement » le choix pourtant assez inattendu de l’Arménie de rejoindre l’Union Economique Eurasiatique, elle n’en reste pas moins attachée à l’idée de poursuivre les discussions avec Erevan pour initier un plan intense de renforcement de la coopération politique et économique notamment. Donald Tusk expliquant que les pays de l’Union Européenne sont « toujours prêts à renforcer leurs relations en coopérant de telle sorte qu’on ouvre nos marchés et avancent sur la voie de réformes démocratiques, de la croissance économique, de l’intégration régionale, d’un assainissement du climat d’affaires et du développement durable ».

 

L’Arménie souhaiterait jouer sur les deux tableaux

 

Bien qu’ayant intégré l’Union Economique Eurasiatique en Janvier dernier, l’Arménie ne semble pour autant pas prête à stopper le processus de rapprochement avec l’Union Européenne. Car comme l’a déclaré le premier ministre arménien lors de la même conférence de presse : « Je ne peux imaginer le développement de l’Arménie sans réformes et je ne puis imaginer des réformes en Arménie sans le recours à l’expérience et l’aide de l’Europe ». Complétant sa déclaration par « tout en étant membre de l’Union Eurasienne, nous continuerons à coopérer étroitement avec l’UE« .

 

L’Arménie bénéficiera donc d’un côté des retombées des accords multilatéraux signés avec les pays membres de l’Union Economique Eurasiatique (Russie, Kazakhstan, Biélorussie, Kirghizistan) et de l’autre des atouts du programme de développement démocratique, politique, institutionnel et économique avec l’UE. Et il y a donc fort à parier que le pays y parvienne, Donald Tusk rappelant que « l’Arménie peut compteur sur le soutien continu de l’Union Européenne pour progresser sur la voie de nombreuses réformes politiques et sociales, et pour améliorer la protection et la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales ».

 

Reste à savoir à présent comme le message sera perçu par Moscou qui domine largement l’Union Economique Eurasiatique et qui ne voyait pas d’un bon œil le rapprochement de l’Arménie avec l’UE.

Pour autant, on ne peut que se féliciter de voir ce pays du Caucase vouloir s’engager vers un alignement de son appareil politique et social vers les standards européens. Et ce pour le plus grand bénéfice de ses populations et pour tendre vers une plus grande stabilité politique dans la région.