Le Caucase

Géorgie : le centre d’entraînement de l’OTAN provoque la colère de Moscou

Avec l’ouverture récente d’un nouveau centre d’entraînement de l’OTAN, la Géorgie s’inscrit dans un élan de modernisation de son appareil militaire tout en se rapprochant un peu plus d’une adhésion à l’Alliance. Un excellent moyen de travailler à la sécurité régionale également mais Moscou ne le voit pas du même œil. Il y voit une réelle provocation. Le tout sur fond de crise ukrainienne.

 

Début septembre donc, le 3, l’OTAN a officialisé l’ouverture d’un tout nouveau centre d’entraînement militaire installé en Géorgie, au cœur du Ca          ucase. C’est prés de la capitale géorgienne Tbilissi à Krtsanissi plus exactement que le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg est venu inauguré le nouveau centre de la manière la plus officielle qui soit. Présent pour l’occasion, le Premier Ministre de Géorgie s’est félicité de l’arrivée d’une telle infrastructure, pour un pays qui souhaite adhérer à l’organisme depuis plusieurs années à présent.

 

Pour le secrétaire de l’OTAN, la démarche «aidera la Géorgie à poursuivre ses efforts en vue de rendre ses forces armées plus modernes et plus fortes face aux défis du XXIe siècle». Un centre qui aura pour vocation complémentaire de perfectionner les techniques militaires des autres armées appartenant à l’Organisation. « Il sera aussi important pour l’entraînement des troupes des alliés et des partenaires de l’Alliance »

 

Une adhésion en ligne de mire et une provocation selon Moscou

 

La localisation de ce nouveau centre n’a par ailleurs rien d’anodin en considérant la situation de la Géorgie. Consécutivement à la guerre éclair de 2008 face à la Russie, le pays souhaite depuis ardemment rejoindre l’Organisation. Et ces nouvelles infrastructures militaires sont autant de signes positifs envoyés à son égard. Le secrétaire de l’OTAN, Stoltenberg, s’est montré assez clair sur la question en avançant que la Géorgie « a tous les moyens nécessaires pour faire des progrès en vue d’une adhésion ».

 

Mais le voisin russe s’indigne d’ores et déjà de la présence du camp militaire, expliquant par la voix du porte-parole du ministère de la Défense que « un tel site militaire de l’Alliance atlantique en Géorgie sera un important facteur de déstabilisation pour la sécurité régionale ». Plus encore, selon le ministère russe, le nouveau centre prend même la forme d’une réelle « provocation » à son égard, jugeant que l’OTAN essaie par là « d’élargir sa zone d’influence géopolitique ».

Et si ce regain de tensions diplomatique refait surface, c’est en raison notamment de la crise ukrainienne. Le mouvement séparatiste soutenu par Moscou selon la plupart des observateurs internationaux a d’une part déstabilisé la sécurité régionale et de l’autre engendré une profonde crise de méfiance entre les pays occidentaux et la Russie. La Géorgie de son côté a fait part de son souhait de rejoindre l’OTAN. Ce que pourrait accélérer ce tout nouveau centre d’entraînement.