Le Caucase

« Cash Investigation » : l’Azerbaïdjan porte plainte contre France 2

Diffusée lundi, l’émission d’Elise Lucet oscillait entre caricature et diffamation.

 

La République d’Azerbaïdjan a fait savoir hier qu’elle comptait lancer des poursuites judiciaires contre France 2, diffuseur de l’émission « Cash Investigation » présentée par Elise Lucet.

 

Programmée lundi 07 septembre en deuxième partie de soirée, l’enquête souhaitait révéler les coulisses des voyages présidentiels. Pour ce faire, les journalistes se sont particulièrement intéressés aux rapports que la France entretient avec l’Azerbaïdjan et les relations économiques existantes entre les deux pays.

 

Pour traiter ce dossier, les responsables des images ont pris le parti d’adopter un angle d’attaque provocateur et racoleur, baignant à la fois dans la caricature et le sensationnalisme.

 

Le reportage, qui n’hésite pas à présenter l’Azerbaïdjan comme une « dictature » et le président Aliev comme un « despote », se veut délibérément sans nuance, grossier, et ne présente aucune analyse sur la situation actuelle du pays et de son évolution. On montre au spectateur ce qu’on a décidé de lui montrer, passant à la trappe toutes les avancées et le progrès dont l’Azerbaïdjan peut se vanter depuis son indépendance.

 

Car si cette émission de France 2 se veut dénonciatrice de la façon dont les droits de l’homme sont respectés dans ce pays du Caucase, Elise Lucet et ses confrères oublient de préciser que le pays a aboli la peine de mort il y a presque vingt ans maintenant et que le gouvernement azerbaïdjanais a accordé le droit de vote aux femmes en 1918, soit bien avant la France. Le reportage omet aussi d’indiquer que depuis 1991, année de son indépendance, l’Azerbaïdjan n’a cessé de progresser sur les questions sociales, politiques et économiques.

 

Multiculturel, l’Azerbaïdjan est également un des rares pays au monde où toutes les religions coexistent pacifiquement. Enfin, son ouverture sur le monde en fait un des partenaires privilégiés pour de nombreux pays.

 

Aujourd’hui, la Terre de Feu bouillonne et a donc décidé de réagir face à la diffusion du magazine, qui livre une vision orientée et erronée de ce qu’il se passe en Azerbaïdjan. « Au-delà des méthodes contestables du magazine, qui a choisi de faire du sensationnel, la république d’Azerbaïdjan ne peut que constater les atteintes diffamatoires à son encontre contenues dans cette émission de service public », déclare le gouvernement par voie de communiqué.

 

Dans cette histoire, il semblerait donc que la seule dictature soit celle de l’audience, à tout prix, quitte à employer n’importe quel moyen pour qu’elle soit bonne.