Le Caucase

La Géorgie nomme un nouveau Premier Ministre

Alors que l’ancien Premier Ministre Irakli Garibachvili avait démissionné de son poste fin décembre, Guiorgui Kvirikachvili vient d’être nommé en remplacement. Une décision politique qui joue la carte de l’apaisement sur fond de crise de confiance de pouvoir en place et de volonté de rapprochement avec l’Union Européenne et les pays occidentaux.

Depuis le 30 décembre 2015, la Géorgie compte donc un nouveau Premier Ministre, Guiorgui Kvirikachvili, connu notamment pour avoir été aux commandes de la banque Cortou lorsque celle-ci était la propriété de l’ancien chef du gouvernement Ivanichvili. Le même Ivanichvili étant le célèbre milliardaire qui a permis à l’actuel parti Le Rêve Géorgien d’accéder au pouvoir en 2012, battant l’ancien Président à présent déchu de sa nationalité Saakachvili.

Le nomination de Kvirikachvili n’a donc rien d’anodine, car elle vise non moins de redresser la barre niveau confiance envers le pouvoir en place, une confiance qui s’est effritée au cours des derniers mois et dernières années et qui a valu à l’ancien Premier Ministre de jeter l’éponge. Un jeu de chaise musicale également puisque Kvirikachvili était déjà dans l’actuel gouvernement, mais en tant que Ministre des Affaires étrangères. Et le nouveau chef du gouvernement compte bien s’appuyer sur ses réseaux internationaux pour relancer l’économie de la Géorgie et regagner la confiance des électeurs en vue des prochaines législatives d’octobre 2016.

Adhérer à l’UE et à l’OTAN, calmer le jeu avec la Russie

Avec un nouveau Premier Ministre aux commandes, le pouvoir géorgien entend bien d’une part satisfaire l’opinion publique et de l’autre relancer une économie en berne. Et pour y parvenir, l’une des principales mesures annoncées et la volonté plus que jamais marquée de se rapprocher des pays de l’ouest et d’entrer dans l’Union Européenne ainsi que dans l’OTAN, le nouveau Premier Ministre déclarant à cet égard : « Notre but ultime est une adhésion complète à l’Union européenne et à l’Otan ». Une aubaine pour la Géorgie qui pourrait alors compter sur de nombreux échanges avec les pays de la zone UE, de voir entrer de nombreux investisseurs européen et américains entre autre sur son territoire et trouver de nouveaux débouchés pour son commerce extérieur.

En parallèle, la Géorgie cherchera rapidement également à apaiser ses relations jusque là houleuses avec la Russie depuis la guerre éclair de 2008. « Dans le même temps, nous allons poursuivre une politique pacifique et pragmatique à l’égard de la Russie ».

Adhérer à l’Union Européenne et à l’OTAN d’un côté et pacifier les relations politiques et diplomatiques avec la Russie de l’autre semblent donc être les deux grandes mesures qui guideront la Géorgie au cours des prochaines années avec entre temps l’échéance des législatives de l’automne 2016 qui éclaireront sur le niveau de confiance retrouvée – ou pas – du peuple géorgien à l’égard de ses gouvernants.