Le Caucase

L’Arménie réclame une nouvelle baisse du prix du gaz à la Russie

Alors que l’Arménie a toutes les peines du monde à relancer son économie ou du moins à redresser quelque peu la barre, le gouvernement vient une nouvelle fois de demander à Gazprom de revoir à la baisse les prix de vente de son gaz. Une opération enfin salutaire ?

Avec des indicateurs économiques qui continuent d’être mauvais pour le pays et ses populations, le gouvernement arménien vient de demander à la Russie par la voix de son Premier Ministre Abrahamian de revoir à la baisse sa politique tarifaire. Une annonce des plus officielles puisque Abrahamian l’a déclarée à l’issue d’une réunion importante avec un groupe d’entrepreneurs arméniens qui exportent des denrées alimentaires à destination de la Russie justement. Le service de presse du Premier Ministre d’Arménie argue que les prix encore trop élevés du gaz russe mettent en porte-à-faux les entreprises arméniennes, les freinant dans leur développement et leur croissance économiques. Un prix du gaz élevé qui, conjugué à une forte dépréciation du rouble, a impacté plus que durement les acteurs économiques d’Arménie.  Abrahamian a ainsi “fait appel aux autorités de la Fédération de Russie qui s’occupent des ressources énergétiques“ afin qu’elles revoient leur politique tarifaire.

Une nouvelle demande en vain ?

Pour rappel, Gazprom avait déjà répondu positivement par deux fois à la demande de l’Arménie: en 2013 lors de l’adhésion du pays à l’Union Economique Eurasienne et l’an dernier en modifiant le prix de 190 dollars à 165 dollars par millier de mètres cubes. Mais force est de constater que ces deux diminutions successives n’ont pas eu l’effet escompté sur la santé de l’économie arménienne qui continue d’être au plus mal. Car tous les pans de l’économie arménienne restent fortement impactés par une crise : l’industrie, l’énergie, l’agriculture, le commerce… il faudrait en réalité bien plus qu’une simple réduction des prix du gaz pour relancer la machine.

D’autant que la diminution du prix du gaz russe de 2015 n’a pas du tout profité aux entreprises arméniennes et aux consommateurs finaux, les particuliers. Non, elle a réalité profité uniquement aux sociétés russes chargées d’acheminer le gaz de Moscou  Erevan, augmentant un peu plus encore leur marge déjà confortable.

Le gouvernement arménien tente ainsi un coup de poker qui n’a que très peu de chances d’aboutir surtout au regard du fait que l’Arménie reste très dépendante de la Russie : elle consomme 80% de gaz en provenance de Moscou et son économie est étroitement liée à la demande russe. Autant dire qu’il faudra bien plus qu’une énième déclaration et requête du gouvernement pour faire plier la Russie et redresser la barre d’une économie toujours à la traine.