Souvent pointé du doigt en raison de nombreuses fraudes et irrégularités grossières contestées par les populations locales, le système électoral d’Arménie est à nouveau scruté de près par l’Union Européenne. L’un de ses responsables appelle le pays a mettre en œuvre un contrôle accru pour les prochaines législatives afin de ne pas retomber dans les écueils de fraude et de triche dans les urnes.
Inscrire le pays dans une nouvelle époque, celle où la démocratie est pleinement respectée avec un système électoral clair et sans fraude, voilà ce que Piotr Switalski est venu faire passer comme message en Arménie dernièrement. Pour ce responsable de l’Union Européenne, les prochaines législatives de 2017 en Arménie doivent marquer un tournant net : celui d’élections à l’honnêteté irréprochable, sans triche, fraude ni corruption. Et il en va selon lui d’une part de la paix sociale dans le pays et d’autre part de la crédibilité de l’Arménie sur la scène internationale. Car force est de constater que jusqu’à présent, toutes les élections ont été entachées de graves irrégularités, de « bourrage d’urnes » et autres pots de vins. Et dans ce pays du Caucase où on attend beaucoup des partenaires extérieurs pour relancer l’économie au bord de l’apoplexie, s’aligner sur les standards européens et internationaux en termes de fonctionnent électoral et de respect des règles démocratiques et la moindre des choses à faire.
Le responsable de l’UE rappelle toutefois qu’une réforme constitutionnelle a été mise sur pied, une réforme qui devrait apporter plus de probité dans le fonctionnement des élections. Un bon point pour le pays qui en décembre 2015 a fait passer cette réforme qui entraînera un changement majeur dans la gouvernance politique en mettant en place un régime parlementaire. Dans ce régime, le prochain président sera désormais élu par le Parlement et possédera des pouvoirs essentiellement honorifiques.
2017, année test pour l’Arménie
2017 sera une année test pour l’Arménie du point de vue du fonctionnement électoral et démocratique. Car les élections législatives donneront les clés du pays au prochain gouvernement alors que l’actuel président Sarkissian achèvera en 2018 son second et dernier mandat. Une nouvelle page pourrait s’ouvrir pour le pays : un nouveau gouvernement, une nouvelle majorité élue cette fois dans le respect des règles européennes et internationales, sans fraude ni corruption. Pour Pietr Switalski d’ailleurs, « Les élections de 2017, les premières élections en vertu des nouvelles dispositions constitutionnelles, peuvent avoir un très grand rôle pour l’avenir de l’Arménie ». « Ce n’est pas une simple élection » rajoute Switalski, « Je pense qu’elle est importante pour l’avenir de l’Arménie dans un sens plus large, notamment à propos de la confiance de la population dans la gouvernance politique de l’Arménie, et elle sera aussi l’image de l’Arménie dans la communauté internationale. »
Un nouveau code électoral a été voté et adopté fin 2015 et sa mise en œuvre est attendue pour le printemps 2016. Reste à savoir si les élections de 2017 marqueront bel et bien un nouveau tournant pour l’Arménie qui doit se construire une nouvelle image, celle d’un pays où les élections ne sont pas truquées, et où le vote des citoyens et vraiment pris en compte.