Le Caucase

L’Azerbaïdjan futur allié économique et énergétique de l’Europe

Engagé à la fois dans un vaste plan de réforme et de diversification de son économie et dans la construction d’un gigantesque gazoduc à destination de Vieux Continent, l’Azerbaïdjan semble plus que jamais l’allié économique et énergétique de l’Europe.

Gros pour ne pas dire énorme producteur de pétrole, l’Azerbaïdjan est il vrai assez durement impacté par la chute continuelle voire vertigineuse du baril qui dépasse les 30 dollars actuellement contre plus de 100 dollars il y a peu de temps encore. Les recettes commerciales du pays s’en trouvant de facto diminuées, le pouvoir central d’Azerbaïdjan a du réagir aussi promptement qu’efficacement. C’est le sens de la politique actuelle de réformes et de diversification de l’économie impulsée par le Président Aliyev il y a de cela quelques années déjà et qui semblent encore plus nécessaires en 2016 vue la situation du cours du brut. En parallèle, afin de relancer le secteur de l’or noir, l’Azerbaïdjan vient d’acter un ambitieux plan de privatisations des entreprises publiques pétrolières du pays. Les investisseurs étrangers sont ainsi cordialement appelés à se porter candidat au rachat total ou partiel de plusieurs grandes entreprises publiques. Sur ce premier aspect des réformes économiques, l’Union Européenne a très certainement trouvé en l’Azerbaïdjan un nouvel allié de poids. A ce titre, l’ambassadrice de l’Union Européenne à Bakou a témoigné de tout le soutien et de l’intérêt des réformes en cours : « L’Union européenne soutient les réformes menées par le président Ilham Aliyev, y compris des démarches faites pour la diversification de l’économie du pays et suit avec attention le processus de la privatisation » . Les pays de l’Union, dont la France, seront dans un avenir très proche de très probables investisseurs par le biais de grandes compagnies dans des domaines allant de l’industrie en passant par les services, les technologies, la santé, la chimie, les communications et bien entendu donc le pétrole et le gaz.

Du gaz azéri pour l’Europe

Autre point de rencontre d’importance dans la création d’un rapprochement plus marqué entre les pays d’Europe et l’Azerbaïdjan : le gaz. On le sait, l’Europe cherche par tous les moyens à se défaire de l’emprise de Moscou sur ses approvisionnements en gaz naturel. Une dépendance trop forte qui est néfaste en termes de sécurité des stocks, négociation tarifaire et relation diplomatique. Car la crise entre l’Ukraine et la Russie a entraîné un durcissement des relations entre Bruxelles et Moscou, aussi l’Union souhaite-t-elle sanctionner la Russie en diminuant ses commandes en gaz. Sur ce point également, l’Azerbaïdjan a toute les chances de constituer un allié de poids. Le pays est justement en train de mettre sur pied le corridor gazier sud et d’agrandir les gazoducs du Caucase du Sud (TANAP et TAP) pour se qui constituera à termes le plus grand gazoduc du monde, qui reliera en l’occurrence les terres azéries aux pays de l’Union Européenne. Une méga infrastructure qui devrait permettre de se chauffer au gaz azéri à partir de 2020.

En quelques mois à peine, ce qui n’était un lointain pays de l’ex-URSS aux yeux de beaucoup en Europe devient un partenaire économique et énergétique de choix.