Le Caucase

La Géorgie hésite encore entre la Russie et l’occident

Quoi qu’ayant multiplié les déclarations en faveur d’une adhésion à l’UE et l’OTAN, la Géorgie reste plus que jamais sous l’influence de Moscou qui n’entend pas lâcher du lest.

Depuis plusieurs semaines voire plusieurs mois, le pouvoir central géorgien envoie de nombreux messages des plus clairs à l’OTAN et à l’UE, des représentants du pouvoir géorgien ayant notamment déclaré lors du sommet de l’OTAN en juillet 2016 que tout était mis en oeuvre «pour l’intégration de la Géorgie dans l’Union européenne, l’Otan et toutes les institutions euro-Atlantiques». En septembre, le secrétaire général de l’organisation a même effectué un déplacement dans le pays pour y rencontrer le Premier ministre de la Géorgie. L’occasion pour le représentant de l’OTAN de saluer les efforts concédés par le pays du Caucase, des propos encourageants même : «Vous continuez de renforcer vos institutions démocratiques et civiques et cela a aidé la Géorgie à se rapprocher de l’Otan». Un pas significatif vers l’adhésion à l’OTAN semble alors avoir été fait, d’autant que la Géorgie s’est militairement engagé aux côtés des forces armées américaines en Irak. Le pouvoir politique géorgien semble ainsi plus que jamais enclin à intégrer l’Union Européenne et l’OTAN. Mais la présence de la Russie dans le pays pose un grand problème.

Régions séparatiste et influence du Rêve géorgien

Un écueil majeur reste encore à ce jour en Géorgie : l’omniprésence de Moscou. Dans les deux régions séparatistes que sont l’Ossétie du sud et l’Abkhazie, la Russie a littéralement étendu son emprise, son empire. Même si les deux régions restent pour la communauté internationale deux territoires 100% géorgiens, la grande majorité des citoyens possèdent la nationalité russe, Moscou y investit des fonds massifs, des bases militaires russes pullulent, la monnaie est devenue le rouble. Une situation qui provoque alors un blocage du côté des occidentaux qui ne peuvent laisser la Géorgie intégrer leurs institutions en l’état. Et c’est sans compter sur la présence encore très marquée dans le paysage politique de l’oligarque milliardaire Bidzina Ivanichvili. Cet homme d’affaires qui a été le Premier ministre du pays jusqu’en 2013 continue son combat politique pro-Moscou via le parti Rêve Géorgien qui pourrait être en passe de remporter les dernières élections législatives.

La Géorgie se trouve ainsi à tournant de son histoire. En fonction du résultat des législatives entre autres, le pays saura s’il se tourne plutôt vers l’Europe et les Etats-Unis ou définitivement vers la Russie.