Le Kazakhstan s’est distancé de la Russie. Le ministère des Affaires étrangères du Kazakhstan a récemment rejeté l’exigence du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov d’abolir le régime d’exemption de visa avec les États-Unis.
Quelque mois auparavant, le chef de l’ancienne république soviétique Noursoultan Nazarbaïev a officialisé le passage de l’alphabet cyrillique à l’alphabet latin. Enfin, les responsables kazakhs n’ont désormais plus le droit de parler en russe.
Pourtant, rien n’annonçait au départ un tel éloignement : après la rencontre trilatérale à Astana (entre la Russie, la Turquie et l’Iran), le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait cordialement remercié le président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, pour son rôle de médiateur dans le processus de règlement du conflit inter-syrien.
Par la suite, lors d’un point de presse, une question a surpris le chef de la diplomatie russe. Sergueï Lavrov a été interrogé sur la position de la Russie quant à l’introduction du régime sans visas entre le Kazakhstan et les États-Unis. Il s’est avéré soudainement que le ministre ne savait rien au sujet de ce nouveau régime.
Il a prudemment demandé au Kazakhstan d’abolir le régime d’exemption de visa avec les Etats-Unis, qui a été présenté lors de la visite de Nursultan Nazarbayev à Washington en janvier dernier. Selon Sergueï Lavrov, avant d’ouvrir les frontières aux Américains, le Kazakhstan aurait dû coordonner le mouvement avec l’administration de l’Union économique eurasienne, territoire duquel le régime sans visa a été établi.
Moscou craint que les espions américains puissent venir au Kazakhstan sans visa, puis, en utilisant le régime sans visa entre le Kazakhstan et la Fédération de Russie, pénètrent facilement en Russie. Bien sûr, une telle question touche à de graves problèmes de sécurité nationale.
Le Kazakhstan a au final ignoré l’exigence du gouvernement russe. Le lendemain, le ministère des Affaires étrangères du Kazakhstan avait publié une déclaration spéciale selon laquelle l’introduction d’un régime sans visa pour les citoyens des États étrangers était un droit légitime de tout État souverain.