Le Caucase

En Russie, 80% des femmes condamnées pour meurtre ont agi en état de légitime défense

Selon une étude publiée par le journal Novaya Gazeta et le site Mediazona, en Russie, quatre femmes sur cinq condamnées pour meurtre avec préméditation se défendaient de la violence domestique qu’elles subissaient.

Les critiques affirment que la décriminalisation par la Russie, en 2017, de certaines formes de violence domestique a érodé les protections accordées aux femmes, tandis que les partisans la défendent pour avoir permis aux parents de punir leurs enfants. Un projet de loi recriminalisant la violence domestique récemment présenté, a suscité des protestations et des critiques de la part d’activistes affirmant que ce dernier cherchait à «détruire» les valeurs familiales traditionnelles.

Une analyse de 2 500 condamnations pour meurtre avec préméditation prononcées entre 2016 et 2018 a révélé que 79% des femmes condamnées avaient agi en état de légitime défense, ont rapporté Novaya Gazeta et Mediazona.

Dans le même temps, plus de la moitié (52%) des 1 700 femmes condamnées pour voies de fait ayant entraîné la mort ont agi en état de légitime défense, a indiqué l’étude publiée à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Les deux accusations sont passibles d’une peine de prison allant jusqu’à 15 ans.

Les enquêteurs ont un « motif puissant » de qualifier les actes de légitime défense en meurtres pour atteindre leur quota, a déclaré un enquêteur de Saint-Pétersbourg, dont le nom n’a pas été révélé, à Mediazona.

« L’essentiel pour les forces de l’ordre est qu’il n’y ait pas d’acquittements », aurait déclaré ce vétéran.