Le Caucase

La Russie va imposer une  »taxe flottante » sur les exportations de blé à partir du 2 juin

Le 4 février, la Russie a confirmé qu’elle imposerait une « taxe flottante » sur ses exportations de blé et d’autres céréales à partir du 2 juin. Cette mesure vient s’ajouter aux mesures commerciales prises précédemment par le gouvernement, notamment un quota d’exportation qui entrera en vigueur à partir du 15 février.

La « taxe flottante » sera imposée sur le blé, le maïs et l’orge, et comportera un mécanisme selon lequel les vendeurs seront tenus d’enregistrer leurs contrats d’exportation à la Bourse de Moscou, selon le gouvernement russe et les analystes.

La taxe permettra de minimiser l’impact négatif des fluctuations de prix observées sur les marchés mondiaux sur le marché russe, selon le gouvernement russe.

Alors que la taxe flottante entrera en vigueur en juin, le gouvernement déterminera les valeurs des droits par le biais du système de déclaration des exportations de céréales qui commencera à partir du 1er avril, ce qui permettra de calculer les références du marché.

Le mécanisme d’enregistrement de ces contrats d’exportation permettra d’obtenir des indicateurs de prix plus précis, a déclaré le gouvernement russe.

Dans le cadre du système de taxe flottante, pour le blé, l’indicateur du prix de base a été fixé à 200 dollars par tonne, ce qui signifie que la taxe flottante n’entrera en vigueur que si le prix de référence du marché calculé est supérieur au seuil de 200 dollars par tonne.

Si le prix dépasse le seuil, la différence de valeur entre le prix de référence du marché et le prix de base à l’exportation sera soumis à une taxe de 70 %, selon les analystes.

Pour le maïs et l’orge, l’indicateur du prix de base est fixé à 185 dollars par tonne.

Impact sur les marchés

Ce mécanisme compliqué a déjà créé une certaine confusion sur les marchés, mais les analystes ont indiqué que cette mesure rendra les exportations de blé russe coûteuses à l’avenir.

Les nouvelles sont neutres ou légèrement baissières à court terme, car les agriculteurs seront obligés de vendre avant que le mécanisme n’entre en vigueur, ce qui entraînera des exportations plus importantes, selon Andrey Sizov, directeur général de SovEcon, une société de conseil basée en Russie.

Les prix à l’exportation du blé russe ont dépassé la barre des 300 dollars la tonne le 18 janvier pour la première fois depuis que S&P Global Platts a commencé à évaluer ce produit en 2014, en raison des inquiétudes concernant la « taxe flottante » sur les exportations de blé.

Cependant, depuis lors, les prix sont restés en dessous de la barre des 300 dollars par tonne, la valeur du blé russe à 12,5 % FOB Mer Noire au 4 février étant évaluée à 285 dollars par tonne, les exportations russes ayant inondé le marché après que les vendeurs aient cherché à expédier autant qu’ils le pouvaient avant l’imposition de la taxe à l’exportation le 15 février.

La Russie vise à lutter contre une inflation alimentaire croissante, et dans le cadre de cette initiative, elle a introduit une taxe sur les exportations de blé et un quota d’exportation de céréales en décembre 2020, qui limitera les expéditions à 17,5 millions de tonnes en 2020-21

Le mécanisme de quotas d’exportation sera en vigueur du 15 février au 30 juin et concerne le blé, le maïs, l’orge et le seigle.

La Russie prélèvera également une taxe de 25 euros/tonne sur les exportations de blé effectuées dans le cadre du quota entre le 15 et le 28 février, et après cela, le droit sera doublé pour atteindre 50 euros/tonne.