Le Caucase

Vladimir Poutine met en garde les puissances étrangères contre le franchissement de « lignes rouges »

Les commentaires du président russe dans son discours annuel sur l’état de la nation interviennent alors que les tensions avec l’Occident ont atteint leur plus bas niveau depuis la guerre froide.

Alors que le fossé entre la Russie et l’Occident se creuse, le président Vladimir Poutine a profité de son discours annuel sur l’état de la nation pour avertir que Moscou était prêt à répondre durement à toute provocation étrangère.

S’adressant aux hauts fonctionnaires et aux législateurs des deux chambres du Parlement russe dans la capitale, M. Poutine a déclaré que son gouvernement s’efforçait d’entretenir de bonnes relations avec les autres pays et espérait qu’aucun État étranger ne franchirait les « lignes rouges » du Kremlin.

« Nous voulons de bonnes relations… et ne voulons vraiment pas brûler les ponts », a déclaré M. Poutine.

« Mais si quelqu’un prend nos bonnes intentions pour de l’indifférence ou de la faiblesse et a l’intention de brûler ou même de faire sauter ces ponts, il doit savoir que la réponse de la Russie sera asymétrique, rapide et dure. »

Ses commentaires interviennent alors que les relations entre la Russie et l’Occident sont au plus bas depuis la guerre froide, avec des fractures dues à l’emprisonnement d’Alexey Navalny, critique du Kremlin, et une impasse persistante sur le conflit qui couve en Ukraine voisine.

Depuis le début de l’année, Moscou fait l’objet de vives critiques de la part des puissances occidentales, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne, en raison de sa gestion de l’affaire Navalny.

Ces dernières semaines, les relations se sont encore dégradées en raison des inquiétudes de Kiev et des capitales alliées quant au rôle de Moscou dans la recrudescence des hostilités dans la région de Donbas, touchée par le conflit.

Kiev et Moscou se sont échangé des reproches sur l’augmentation des affrontements dans la région, où les troupes ukrainiennes combattent les forces séparatistes soutenues par la Russie depuis que les rebelles se sont emparés d’une bande de territoire en avril 2014.

L’Ukraine, ses alliés occidentaux et l’OTAN ont accusé la Russie d’être à l’origine d’un renforcement « provocateur » de dizaines de milliers de soldats le long de sa frontière commune dans la région ainsi qu’en Crimée, que la Russie a annexée à l’Ukraine en mars 2014.

Le Kremlin a nié jouer un quelconque rôle dans le conflit à Donbas et a décrit ses mouvements de troupes le long de sa frontière occidentale avec l’Ukraine et en Crimée comme étant défensifs, ajoutant que les unités militaires resteront en position aussi longtemps que Moscou le jugera nécessaire.

Bien que M. Poutine ait brièvement évoqué les affaires étrangères dans son discours, il a principalement axé son allocution de 78 minutes sur les questions intérieures, notamment la gestion par la Russie de la pandémie de coronavirus, les initiatives économiques proposées et les éventuelles réformes environnementales.