Dominic Raab demande à la Chine de poursuivre les cybercriminels basés à l’intérieur de ses frontières.
Pékin et Moscou utilisent les cyberattaques pour « saboter, voler et saccager » et pour « contrôler et censurer » leurs propres citoyens, a déclaré mercredi le ministre britannique des Affaires étrangères.
Dans un discours prononcé lors de la conférence annuelle de Cyber UK mercredi, Dominic Raab a opposé les « régimes autoritaires » tels que la Chine, la Russie, la Corée du Nord et l’Iran au système de « surveillance et de responsabilité démocratique » propre à la Grande-Bretagne.
« Nous faisons preuve de respect pour le droit international », a-t-il déclaré. « Et nous utilisons nos capacités pour défendre nos citoyens, pour sauvegarder la collaboration internationale en tant que force du bien dans le monde, alors que nos adversaires utilisent leur cyberpuissance pour voler, saboter et saccager le système international. »
Selon M. Raab, la Chine a la responsabilité de poursuivre les individus qui lancent des cyberattaques depuis son territoire, même s’ils n’ont pas de liens avec l’État.
Il a averti Pékin qu’elle ne pouvait « pas se contenter d’agiter les mains et de dire que cela n’a rien à voir avec elle : même si cela n’est pas directement lié à l’État, elle a la responsabilité de poursuivre ces gangs, ces individus, et non de les abriter ».
Dominic Raab a énuméré un certain nombre de cyberattaques très médiatisées subies par les États occidentaux ces derniers mois, notamment celle signalée par Microsoft en mars contre ses serveurs Exchange par « un groupe parrainé par l’État et opéré depuis la Chine. »
Selon le ministre des Affaires étrangères, on estime que cette attaque a compromis la sécurité d’au moins 3 000 organisations britanniques et de beaucoup d’autres dans le monde.
Le discours de M. Raab intervient alors que le Royaume-Uni s’apprête à renforcer ses capacités en matière de cybersécurité, grâce à de nouveaux investissements et à une nouvelle législation visant à lutter contre l’espionnage et à prévenir le vol de propriété intellectuelle, et dans un contexte d’inquiétude quant aux activités de la Russie et de la Chine en particulier.
Le Royaume-Uni a annoncé mercredi l’allocation de 22 millions de livres sterling pour renforcer la résilience en matière de cybersécurité dans les pays en développement, avec un accent particulier sur l’Afrique et l’Indo-Pacifique – dans le cadre d’une stratégie post-Brexit plus large visant à approfondir les liens avec ces régions.
Une partie des fonds servira à soutenir de nouvelles cyberopérations dans des pays comme l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Nigeria et le Rwanda, en coopération avec Interpol. Une autre partie de l’argent servira à financer de nouvelles bourses d’études sur la cybersécurité, a indiqué le ministère des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement.