35 millions de dollars ont été dépensés pour préparer les athlètes aux Jeux.
Le Kazakhstan n’a pas été à la hauteur aux Jeux olympiques de Tokyo, et le président n’en est pas heureux.
Avec ses huit médailles de bronze, le Kazakhstan a obtenu plus de médailles que les autres nations d’Asie centrale, même si l’Ouzbékistan est mieux classé dans le tableau final grâce à ses trois médailles d’or.
Mais le Kazakhstan se mesure aussi à l’aune de ses performances précédentes, et la comparaison n’est pas flatteuse. Les Jeux de Rio de Janeiro en 2016 ont constitué un point d’orgue remarquable : à cette occasion, les athlètes du pays ont remporté trois médailles d’or, cinq d’argent et dix de bronze.
Le président Kassym-Jomart Tokayev a déclaré le 9 août que le public était en droit d’attendre quelque chose de similaire cette fois-ci.
« Le résultat final de l’équipe nationale – huit médailles de bronze et une 83e place au classement général – ne reflète pas le potentiel sportif du Kazakhstan et les sommes importantes que l’État a investies dans le développement du sport », a-t-il écrit sur Twitter.
Cette démonstration montre que l’entraînement sportif doit être revu, a-t-il ajouté.
Sa frustration est compréhensible. Le Kazakhstan a dépensé 15 milliards de tenges (35 millions de dollars) pour préparer les olympiens aux Jeux de Tokyo, soit plus de deux fois et demie ce qu’il a investi dans ces Jeux réussis de 2016.
L’amertume de l’échec est d’autant plus grande que le Kazakhstan a été devancé dans le tableau final non seulement par l’Ouzbékistan, qui a une forte tradition de compétition, mais aussi par le Kirghizistan, minuscule et à court d’argent, qui a quitté la compétition avec deux médailles d’argent et une de bronze. Même le Turkménistan a réussi à obtenir une médaille d’argent – la première médaille de quelque nature que ce soit remportée par ses athlètes olympiques – laissant ainsi le Kazakhstan dans son sillage.
La raison de cet effondrement semble résider dans l’équipe de boxe du Kazakhstan, qui a traditionnellement toujours réussi à remporter au moins une médaille. Dans une interview, le vice-ministre de la Culture et des sports, Yerlan Kozhagapanov, s’est efforcé de rejeter la faute sur la manière dont les combats se sont déroulés.
« Ce n’était pas de la boxe classique telle que nous la comprenons. Ce n’était pas le vrai type de combat que nous voyons habituellement aux Jeux olympiques », s’est-il plaint. « Nos boxeurs viennent d’une autre école. L’école soviétique, qui suppose un type de boxe beau et classique. »
Redoublant d’aigreur, Kozhagapanov s’est plaint de l’arbitrage « très mauvais » et « non professionnel », qui, selon lui, a privé ses compatriotes de la victoire.