Le Caucase

Le Kazakhstan promet de démanteler les réseaux de contrebande à la frontière chinoise

Le gouvernement du Kazakhstan a toujours présenté sa frontière avec la Chine comme un avantage géographique qui en fait un pont naturel pour le commerce international.

Mais la frontière sino-kazakhe s’est plutôt transformée en une vache à lait au service d’intérêts particuliers, où la contrebande est monnaie courante.

C’est du moins la conclusion que l’on peut tirer des allégations formulées par nul autre que le président Kassym-Jomart Tokayev, qui a soudain remarqué que des sommes considérables disparaissaient depuis des années à la frontière au lieu de tomber dans les caisses de l’État sous forme de droits de transit et de droits de douane lucratifs.

Que des milliards soient détournés n’était pas un secret, comme l’a dit M. Tokayev lui-même.

« Le véritable chaos qui règne [à la frontière] est connu de tous », a-t-il déclaré le 11 janvier, donnant une évaluation franche des problèmes qui assaillent l’économie du Kazakhstan à la suite des violents troubles déclenchés à l’origine par des griefs socio-économiques.

« Les voitures ne sont pas inspectées ; les taxes et les droits ne sont pas payés. La disparité entre les statistiques miroir [du service des douanes du Kazakhstan] et les organes douaniers chinois atteint des milliards de dollars. »

Le 1er février, M. Tokayev a cité un chiffre : 5,7 milliards de dollars de marchandises avaient disparu entre le départ de la Chine et l’arrivée au Kazakhstan en une seule année. M. Tokayev a parlé de « l’année dernière », mais il n’a pas été possible de savoir s’il faisait référence à 2021 ou à 2020.

Selon les données des douanes chinoises, les échanges sino-kazakhs se sont élevés à 25,2 milliards de dollars l’année dernière. Le gouvernement kazakh n’a pas encore publié de chiffres pour l’ensemble de l’année, mais il a indiqué que les échanges de janvier à novembre s’élevaient à seulement 16,6 milliards de dollars.