Cette initiative vise à réduire les revenus pétroliers du Kremlin tout en maintenant l’offre mondiale à un niveau stable.
La Commission européenne, l’organe exécutif de l’Union européenne, a demandé aux 27 États membres de l’Union d’approuver un plafonnement du prix du pétrole russe à 60 dollars le baril, selon des personnes au fait de la question.
Ce plafond placerait les prix du brut russe nettement en dessous de la référence internationale, le Brent, qui s’est négocié à environ 88 dollars le baril jeudi.
Si l’UE approuve ce niveau, le Groupe des sept pays doit le signer. Les sept pays et l’Australie souhaitent qu’il soit mis en place d’ici au 5 décembre.
Le plafonnement des prix s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par l’Occident pour réduire les revenus pétroliers du Kremlin tout en maintenant l’offre mondiale à un niveau stable et en évitant une hausse des prix. Il a été conçu comme un moyen de permettre au pétrole russe d’alimenter les marchés mondiaux sans que Moscou ne tire pleinement profit de sa vente.
Les 27 États membres de l’Union européenne doivent approuver ce plafond, qui serait revu tous les deux mois à partir de la mi-janvier, selon la proposition. Toutefois, les États membres se sont largement ralliés à un plafond de 60 dollars le baril, à tel point que la Commission pense pouvoir conclure un accord à ce niveau.
Le brut russe se négocie avec une forte décote par rapport au Brent, mais comme de nombreux acheteurs l’ont complètement évité, la transparence des prix est plus difficile. Dans certains cas, le brut russe s’est négocié bien en dessous de 60 dollars le baril. Selon Argus Media, qui évalue les prix sur les marchés des matières premières, le brut russe de l’Oural a atteint 48 dollars le baril lorsqu’il a été exporté du port balte de Primorsk mercredi.
Les hauts fonctionnaires des États membres de l’Union européenne ont commencé à discuter de la proposition jeudi après-midi. Une décision est attendue plus tard dans la journée de jeudi, les responsables ayant indiqué que les autorités polonaises avaient demandé du temps pour vérifier le plan de la Commission auprès de Varsovie.
Dans le cadre de ce système, les entreprises qui expédient du pétrole russe pourraient toujours avoir accès aux services d’assurance et de courtage de l’UE si elles vendent leur pétrole à un prix inférieur ou égal au plafond fixé.
Ce plafond devrait prendre effet le 5 décembre, date à laquelle entrera en vigueur un embargo européen distinct sur les importations de pétrole brut à destination des navires russes. Les responsables américains craignaient que l’embargo, combiné à la menace de couper les assurances et autres services de l’UE pour les navires transportant du pétrole russe, ne fasse grimper les prix, générant ainsi de nouveaux revenus pour la machine de guerre du Kremlin.
Selon le texte de la proposition de l’UE consulté par le Wall Street Journal, à chaque révision, le niveau devrait être « inférieur d’au moins 5 % au prix moyen du marché pour le pétrole et les produits pétroliers russes ». L’Agence internationale de l’énergie donnera son avis sur le prix de référence.
Les ambassadeurs de l’UE ont passé des heures à négocier l’approbation finale du niveau de prix plafond au cours de la semaine dernière, mais plusieurs responsables de l’UE ont exprimé des doutes quant à l’efficacité d’un mécanisme dont le prix plafond est actuellement supérieur au prix de certaines exportations de pétrole russe.
Le choix du niveau de plafonnement des prix a nécessité l’intervention des États-Unis et de l’Union européenne.