Le Caucase

Un journaliste américain du Wall Street Journal arrêté en Russie pour espionnage présumé

Evan Gershkovich, journaliste pour le Wall Street Journal, a été arrêté en Russie sous l’accusation d’espionnage présumé pour Washington. Il pourrait être condamné à 20 ans de prison s’il est reconnu coupable.

Arrestation à Yekaterinbourg

Evan Gershkovich, journaliste du Wall Street Journal, a été arrêté dans la ville de Yekaterinbourg, dans l’Oural, pour avoir tenté d’obtenir des informations classifiées, selon le Service fédéral de sécurité (FSB) russe. Âgé de 31 ans, Gershkovich est le premier reporter d’un média américain à être arrêté en Russie pour des accusations d’espionnage depuis la guerre froide.

Conséquences pour les relations russo-américaines

Cette arrestation intervient dans un contexte de tensions croissantes et amères entre Moscou et Washington en raison des combats en Ukraine. L’ambassade des États-Unis à Moscou n’a pas encore fait de commentaire, mais une source diplomatique américaine a déclaré à Reuters que l’ambassade n’avait pas été informée de l’incident et cherchait des informations auprès des autorités russes.

Le FSB et le Kremlin réagissent

Le FSB, principal service de sécurité intérieure et de contre-espionnage russe, affirme que le journaliste recueillait des informations classées secret d’État sur une usine militaire. Le Kremlin a déclaré qu’il comprenait que Gershkovich avait été pris « la main dans le sac », mais que les autres journalistes du Wall Street Journal pouvaient rester en poste tant qu’ils se livraient à ce qu’il appelait une « activité journalistique normale ».

Le Wall Street Journal se mobilise

Le Wall Street Journal a exprimé sa vive inquiétude pour la sécurité de son journaliste et a déclaré qu’il « nie vigoureusement les allégations du FSB et demande la libération immédiate de notre reporter de confiance et dévoué, Evan Gershkovich ». Le journal a ajouté qu’il se tenait solidaire d’Evan et de sa famille.

Contexte historique des arrestations

Il s’agit de la première arrestation d’un journaliste américain pour des accusations d’espionnage en Russie depuis celle de Nicholas Daniloff en 1986. Daniloff avait été libéré sans inculpation 20 jours plus tard lors d’un échange avec un employé de la mission soviétique auprès des Nations Unies, qui avait été arrêté par le FBI. En décembre dernier, la star américaine du basketball Brittney Griner avait été libérée après 10 mois de détention en échange du marchand d’armes russe Viktor Bout.

Affaire Paul Whelan

L’arrestation de Gershkovich rappelle également le cas de l’ancien marine américain Paul Whelan, emprisonné en Russie depuis décembre 2018 pour des accusations d’espionnage que sa famille et Washington ont qualifiées de sans fondement. Pour l’instant, Moscou a déclaré qu’il était trop tôt pour parler d’un éventuel échange de prisonniers concernant Gershkovich.

Impact sur la liberté de la presse

L’arrestation de Gershkovich soulève des préoccupations quant à la liberté de la presse en Russie et à la sécurité des journalistes étrangers travaillant dans le pays. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a affirmé que Gershkovich utilisait ses références journalistiques pour couvrir des « activités qui n’ont rien à voir avec le journalisme ».

Soutien international

Alors que les tensions entre les États-Unis et la Russie continuent de s’intensifier, il est probable que des organisations de défense de la liberté de la presse et des gouvernements étrangers expriment leur soutien à Gershkovich et appellent à sa libération. La manière dont cette affaire sera gérée pourrait avoir des implications importantes sur les relations entre les deux pays et sur la liberté de la presse dans le monde.