Une entreprise logistique ferroviaire commune de l’Azerbaïdjan, de la Géorgie et du Kazakhstan pourrait considérablement réduire les temps de transit le long du Corridor central, ces pays visant à devenir des acteurs mondiaux de la logistique.
Accord pour réduire le temps de transit
Selon les médias locaux, la Géorgie et le Kazakhstan ont signé la semaine dernière un accord-cadre visant à unifier leurs entreprises ferroviaires nationales, avec la signature de l’Azerbaïdjan le lendemain. L’objectif est de réduire le temps de transit entre la Chine et l’Europe de 15 jours. Alikhan Smailov, premier ministre du Kazakhstan, a déclaré : « Nous coopérons activement dans le cadre du développement de la route Transcaspie [Corridor central]. Nous sommes intéressés par l’augmentation des connexions de transport de la région et l’amélioration constante des conditions de transit. »
Explosion des échanges commerciaux
Selon les données du gouvernement, le volume des échanges commerciaux entre les trois pays a été multiplié par sept l’année dernière, atteignant 600 millions de dollars. Au cours des quatre premiers mois de cette année, ils ont enregistré une augmentation de cinq fois de leur commerce mutuel, atteignant 167 millions de dollars. M. Smailov a déclaré qu’il y avait de « bons indicateurs » que ce chiffre atteindrait le seuil du milliard de dollars « dans un avenir proche ».
Des opportunités pour le Corridor central
Irakli Garibashvili, premier ministre de la Géorgie, a déclaré : « Aujourd’hui, de nouvelles opportunités s’ouvrent pour nos pays et notre région dans son ensemble. Nous devons être prêts à travailler activement dans les années à venir pour réaliser des perspectives à long terme. Nous travaillons à éliminer les goulets d’étranglement et à rendre le Corridor central encore plus attrayant pour l’Asie centrale, la Chine et d’autres pays asiatiques. »
Vers une puissance logistique mondiale
Ce développement fait partie d’un plan visant à transformer les pays du Caucase de puissances logistiques régionales en acteurs mondiaux, l’Azerbaïdjan étant particulièrement actif dans cette entreprise. Outre l’amélioration de la connectivité du Corridor central, le gouvernement de Bakou prévoit d’augmenter la capacité du port de commerce maritime international de Bakou, la plus grande installation sur la mer Caspienne, de 15 à 25 millions de tonnes.
Évolution du port de Bakou
La capacité du port a déjà connu une hausse significative depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le directeur général du port, Taleh Ziyadov, a déclaré : « Aujourd’hui, notre port peut gérer jusqu’à 100 000 conteneurs… cela passera à 500 000 EVP par an. L’année dernière, nous avons géré 62 000 conteneurs, ce qui montre la nécessité de commencer le plan de croissance. » Il a également souligné une augmentation constante des volumes de transbordement.
Les bénéfices d’une coopération régionale
Cette initiative conjointe des pays du Caucase témoigne de la force de la coopération régionale. En unissant leurs forces, ces nations peuvent accroître leur compétitivité sur la scène logistique mondiale et stimuler leur croissance économique. L’amélioration des infrastructures et l’augmentation de la capacité de transport contribueront à attirer davantage de commerce, favorisant ainsi l’expansion économique dans la région.
L’avenir du Corridor central
La réduction des temps de transit sur le Corridor central est cruciale pour maintenir sa compétitivité face aux autres routes de commerce mondial. Avec l’augmentation des échanges entre l’Europe et l’Asie, et particulièrement la Chine, cette route a le potentiel de devenir un axe majeur de la circulation des biens à l’échelle mondiale. L’initiative conjointe des pays du Caucase pourrait ainsi se révéler déterminante pour l’avenir du commerce international.