Le Caucase

Nagorno-Karabakh : le blocus azéri isole des milliers d’Arméniens

Dans le massif du Caucase, la région disputée de Nagorno-Karabakh se trouve en état de siège, victime de tensions historiques entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Alors que la Russie vacille dans son rôle de gardienne, la situation humanitaire devient alarmante.

Les conséquences d’un vieux conflit

Le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan pour la région du Nagorno-Karabakh a laissé des cicatrices profondes. Récemment, des camions arméniens portant de l’aide à l’enclave du Nagorno-Karabakh ont été immobilisés par un barrage azéri pendant plus de deux semaines, accentuant la crise humanitaire.

Les habitants pris au piège

Nina, enseignante de village, parcourt chaque jour les magasins à la recherche de nourriture. Comme de nombreux résidents, elle se sent abandonnée par la Russie, qui s’était pourtant engagée à assurer la sécurité de la région en 2020. Les routes traditionnelles d’approvisionnement ont été coupées par l’Azerbaïdjan, entrainant des pénuries alimentaires, des coupures de courant, et une rareté des médicaments et du carburant.

Le rôle de la Russie remis en question

Alors que la Russie est préoccupée par d’autres conflits, notamment en Ukraine, son emprise sur le Nagorno-Karabakh s’affaiblit. Malgré la présence de près de 2 000 casques bleus russes, les barricades azéries ont perturbé l’accès à la région. Les actions de l’Azerbaïdjan sont perçues par certains comme une humiliation pour la Russie, qui peine à faire respecter le cessez-le-feu qu’elle a orchestré.

Une crise « artificielle » selon l’Azerbaïdjan

L’Azerbaïdjan accuse l’Arménie d’utiliser la situation à des fins politiques. Selon Elin Suleymanov, ambassadeur azéri au Royaume-Uni, la crise pourrait être résolue en quelques minutes si l’Arménie reconnaissait la souveraineté de l’Azerbaïdjan sur le Nagorno-Karabakh.

Vers l’avenir : une paix durable ?

La solution à la crise nécessite une approche diplomatique, reconnaissant les souffrances et les droits des deux parties. Tandis que l’Arménie et l’Azerbaïdjan continuent de se disputer la souveraineté du Nagorno-Karabakh, les habitants de la région espèrent une paix durable et une solution à leur détresse humanitaire.

L’histoire derrière le conflit

L’histoire du Nagorno-Karabakh est complexe et enracinée dans des siècles d’histoire et de tensions ethniques. Lorsque l’Union soviétique s’est effondrée, cette région, bien qu’étant à majorité arménienne, se trouvait à l’intérieur des frontières de l’Azerbaïdjan. Cela a conduit à une guerre brutale dans les années 1990, où des dizaines de milliers de personnes ont été tuées ou déplacées.

2020 : Un tournant pour la région

En 2020, soutenues par la Turquie, les forces azéries ont balayé la région, reprenant des terres perdues au profit de l’Arménie lors du conflit précédent. Cependant, leur victoire était incomplète. Le Nagorno-Karabakh montagneux a conservé un certain degré d’autonomie, séparé de l’Azerbaïdjan par une fine ligne de casques bleus russes.

L’impasse actuelle

Pour les résidents du Nagorno-Karabakh, se tourner vers Bakou (capitale de l’Azerbaïdjan) pour obtenir de l’aide est impensable. Ils perçoivent cette offre comme une tentative de les intégrer tacitement en Azerbaïdjan. D’autres experts estiment que la situation humanitaire s’aggrave dans le but de provoquer un exode, qualifié d' »épuration ethnique indirecte ».

La réponse internationale

La communauté internationale reste préoccupée. Le Secrétaire général de l’ONU a exprimé son inquiétude face à la « détérioration de la situation humanitaire » et a appelé à un « mouvement sans entrave » le long de la route de Lachin, essentielle pour l’approvisionnement. Cependant, malgré ces préoccupations, une intervention significative de la part des grandes puissances reste à voir.

Les conflits se dégèlent

La situation au Nagorno-Karabakh est un rappel que les conflits gelés peuvent rapidement s’enflammer et avoir des conséquences humanitaires désastreuses. Une solution diplomatique, prenant en compte les revendications historiques et actuelles des deux parties, reste essentielle pour éviter une nouvelle effusion de sang et garantir un avenir sûr et prospère pour les résidents de la région.