En vue de renforcer les liens et de promouvoir la paix, la ministre belge entreprend une visite diplomatique majeure dans le Sud-Caucase.
Un objectif clair de paix et d’unité
Le lundi dernier, Hadja Lahbib, Ministre des Affaires Étrangères belge, a annoncé sur X (anciennement Twitter) son intention de visiter Yerevan (Arménie), Tbilisi (Géorgie) et Baku (Azerbaïdjan). L’objectif : « promouvoir, au nom de la Belgique et en accord avec la position de l’UE, une paix durable dans la région » et « renforcer les liens qui nous unissent ».
Des rencontres diplomatiques clés
Selon Belga, la ministre Lahbib rencontrera son homologue arménien, Ararat Mirzoyan, mardi, et le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Jehyun Bayramov, par la suite. Aucun détail n’a été divulgué sur le contenu de ces échanges.
Contexte de tension dans la région
Les tensions entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie sont palpables depuis de nombreuses années. Elles ont culminé en 2020 lors d’un conflit de six semaines après lequel l’Azerbaïdjan a repris le contrôle de la région enclavée du Nagorno-Karabakh. Depuis décembre, l’Arménie accuse l’Azerbaïdjan de créer une crise humanitaire en bloquant l’accès à cette région.
Blocage et implications humanitaires
En juillet, Baku a « temporairement » bloqué l’accès au corridor de Latchine pour des « raisons de sécurité », suscitant une vive réaction du Premier ministre arménien, Nikol Pashinyan. Selon lui, plus de 120 000 personnes risquent la famine, et des pénuries d’eau et d’électricité se multiplient.
La réponse internationale
Les États-Unis et l’UE ont exhorté l’Azerbaïdjan à lever le blocus du Nagorno-Karabakh. Hadja Lahbib, de son côté, a souligné l’urgence d’agir pour des raisons humanitaires.
Position de la Belgique
La Belgique entretient de bonnes relations avec les deux pays. Elle possède une ambassade à Baku depuis de nombreuses années et a ouvert un bureau diplomatique à Yerevan en mai, que Lahbib inaugurera. Elle a également souligné l’importance, pour la Belgique, d’avoir une présence à la fois à Baku et à Yerevan, en raison des tensions actuelles dans la région.
Enjeux géopolitiques
Le Sud-Caucase, riche en gaz, est stratégique. L’UE a récemment renforcé son partenariat stratégique et énergétique avec l’Azerbaïdjan dans le cadre de la diversification de ses sources d’approvisionnement en gaz.
L’importance du Sud-Caucase sur la scène internationale
Le Sud-Caucase occupe une position géopolitique unique, à la croisée des chemins entre l’Europe et l’Asie. Sa richesse en ressources naturelles, notamment le gaz, lui confère une importance stratégique majeure. C’est dans ce contexte que la Belgique, par le biais de sa ministre des Affaires étrangères, cherche à renforcer sa présence et à jouer un rôle de médiateur.
L’enjeu énergétique : entre dépendance et diversification
Le Sud-Caucase est reconnu pour ses importantes réserves de gaz. Avec la volonté croissante de l’Union Européenne de diversifier ses sources d’énergie et de réduire sa dépendance au gaz russe, les pays de cette région prennent une importance stratégique accrue. Azerbaïdjan, en particulier, est perçu comme un partenaire clé dans cette dynamique de diversification.
Les défis historiques et culturels
Les tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ne sont pas nouvelles. Elles trouvent leurs racines dans des différends historiques, culturels et territoriaux. Le conflit du Nagorno-Karabakh en est un exemple poignant. Cette région, bien que majoritairement peuplée d’Arméniens, est sous le contrôle de l’Azerbaïdjan depuis la chute de l’Union Soviétique.
Le rôle de la Belgique : un médiateur neutre ?
La Belgique, en tant que membre de l’Union Européenne, a toujours prôné le dialogue et la recherche de solutions pacifiques. Son initiative de renforcer sa présence diplomatique dans le Sud-Caucase est un signe fort de cet engagement. L’inauguration d’un bureau diplomatique à Yerevan et le renforcement de ses liens avec Baku montrent une volonté de jouer un rôle actif et neutre dans la résolution des conflits.
Les autres acteurs internationaux
Outre l’Union Européenne, d’autres acteurs internationaux, tels que les États-Unis, la Russie ou encore la Turquie, ont des intérêts dans le Sud-Caucase. Chacun avec ses motivations, ces puissances cherchent à influencer la région, que ce soit pour des raisons économiques, stratégiques ou politiques.
Perspectives futures
La visite de la ministre belge Hadja Lahbib dans le Sud-Caucase est un pas en avant vers une solution durable. Cependant, la complexité des enjeux et des acteurs impliqués nécessite une approche multidimensionnelle. L’équilibre entre les intérêts économiques, la stabilité régionale et les droits de l’homme sera crucial pour assurer un avenir pacifique à cette région.